| LOQUACE, adj. [En parlant d'une pers.] Qui parle volontiers et abondamment. Devenir, rendre loquace Il commença, lui si peu loquace, de me tenir des discours confus, presque poétiques par le tour et le vocabulaire, de me parler du ciel et de la saison (Duhamel, Jard. bêtes sauv.,1934, p. 137).Rem. Synon. plus recherché de bavard, prolixe (ce dernier s'applique plutôt aux discours, aux écrits trop longs), volubile (lequel implique à la fois abondance et rapidité). ♦ Loquace sur.Qui a beaucoup à dire sur. Il devenait loquace sur la gymnastique (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 258). − P. métaph. : ... la petite si banale en costume de mariée était devenue charmante; maintenant le corps s'effilait en une grâce timide; les lignes trop loquaces sous la robe mondaine s'étaient tues; sous le suaire religieux, les contours n'étaient plus qu'une naïve ébauche; il y avait eu comme un recul d'années, comme un retour aux formes devinées de l'enfance.
Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 209. − P. méton. Qui fait s'exprimer abondamment. Une passion, une hilarité loquace. Que pouvaient produire les efforts que l'on a tentés pour amener l'Espagne à la liberté loquace d'une assemblée délibérante? (Chateaubr., Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 20). − Emploi subst. C'est un illogique et un loquace, avec un flux de paroles fatigantes, au milieu desquelles une expression de peintre ou d'observateur vous repince l'attention et vous rengrène dans sa conversation (Goncourt, Journal,1882, p. 174). REM. Loquacement, adv.,rare. En parlant abondamment. Malheureusement mon porteur était dans les vignes et zigzaguait loquacement (Amiel, Journal,1866, p. 482). Prononc. et Orth. : [lɔkas], [-kwas]. Att. ds Ac. dep. 1835. ,,On prononce locouace`` (Ac. 1835, 1878); ,,qua se prononce coua`` (Ac. 1935). Prononc. [-kwas] partout sauf Besch. 1845. Prononc. [-kas] ds Besch. 1845 et, à titre de var., ds Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob. (cour.), Warn. 1968, Lar. Lang. fr., Lexis 1975. « Sur dix personnes de diverses professions libérales interrogées à cet égard, (...) huit [ont] loquace et deux lokace » (Rouss.-Lacl. 1927, p. 154); Martinet-Walter 2973, en revanche, [-kas] (16/17). Étymol. et Hist. 1765 (Voltaire, Philosophie [de l'Histoire par feu M. l'abbé Bazin] Princ. diact., ch. 15 ds Littré). Empr. au lat.loquax, -acis « loquace, verbeux, bavard, babillard ». Fréq. abs. littér. : 89. |