| LOGIS, subst. masc. A. − Lieu où l'on habite de façon durable ou temporaire. Logis principal, ancien, antique, étroit; humble, misérable, modeste, nouveau, pauvre, petit, vieux logis; bâtir, chercher, quitter, trouver son logis; rentrer, revenir, rester au logis; la dame, le maître, la maîtresse, le chien, le seuil du logis. Nous chercherions en vain les œuvres complètes de Racine dans les chaumières ou dans les logis ouvriers de chez nous (Mauriac, Journal 3,1940, p. 296): ... une chambre avec personne dedans, malgré l'air stable que présentent les volets attachés, et dans une nuit faite d'absence et d'interrogation, sans meubles, sinon l'ébauche plausible de vagues consoles, un cadre belliqueux et agonisant, de miroir appendu au fond, avec sa réflexion, stellaire et incompréhensible, de la grande Ourse, qui relie au ciel seul ce logis abandonné du monde.
Mallarmé, Corresp.,1868, p. 279. ♦ La fée du logis (v. fée B 1). ♦ La folle du logis (v. fou1II C 1 b). − ARCHIT. Corps de logis (v. corps III A 3 b α). − ARM. Maréchal* des logis. B. − TECHNOL. ,,Cavité d'un four de verrerie où l'ouvrier se place pour cueillir le verre en fusion`` (Duval 1959). REM. Sans-logis, subst. masc.Un jeune ouvrier, une femme enceinte, presque une petite fille, errent d'auberge en auberge, sont chassés de partout, échouent dans une étable : C'est le pauvre, c'est le sans-logis de tous les temps que cet enfant, déjà crucifié à la crèche, car le chemin de croix commence dès Bethléem (Mauriac, Bâillon dén.,1945, p. 465).Les sans-logis (...) sont aussi les sans-défenseur (Sauvy, Les Quatre roues de la fortune, Paris, 1968ds Gilb. Mots nouv. 1971). Prononc. et Orth. : [lɔ
ʒi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1348 « endroit où on loge » (Doc. ds Mém. de la Société de l'hist. de Paris et de l'Ile-de-France, t. 2, 1876, p. 361 : II. charpentiers qui ouvrerent en la couverture du logeys); 2. ca 1355 « tente, campement d'une armée » (Pierre Bersuire, trad. de Tite-Live, ms. B.N. fr. 20312 ter, fo36 vods Gdf.). Dér. de loger*; suff. -is*. Fréq. abs. littér. : 1 830. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 521, b) 3 874; xxes. : a) 3 279, b) 1 582. Bbg. Archit. 1972, p. 159, 217. - Quem. DDL t. 10. |