| LOCUTION, subst. fém. A. − Vx. Façon de s'exprimer; élocution. Une nouvelle locution. Une locution élégante (Ac.1835-1935). B. − LINGUISTIQUE 1. Acte de parole du locuteur. La locution est à certains égards proche d'une simple actualisation des possibilités de la langue (...) indépendamment des actions qu'accomplit la parole (D.D.L.1976). 2. Groupe de mots constituant un syntagme figé. a) Groupe de mots pris souvent dans une acception figurée que l'usage a réunis pour former une sorte d'unité dont le sens ,,se définit comme sa capacité d'intégrer une unité de niveau supérieur`` (E. Benveniste, Problèmes de ling. gén., Paris, Gallimard, 1966, p. 127). Je vous reproche, comme langage, deux ou trois locutions toutes faites, telles que « rompre la glace » (Flaub., Corresp.,1868, p. 392): Le lendemain, Robert venait présenter ses hommages à maman, et, quelques jours après, il revenait pour lui demander ma main. (Comme cette locution me paraît stupide!)...
Gide, École femmes,1929, p. 1261. SYNT. Locution banale, consacrée, familière, impropre, populaire, proverbiale, savoureuse, sentencieuse, triviale, usuelle, vulgaire. b) Groupe de mots ayant dans la phrase la valeur grammaticale d'un mot unique. Locution adjective*, adverbiale*, conjonctive*, prépositionnelle*, verbale*. Prononc. et Orth. : [lɔkysjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1342 « élocution, parole » (Renart contrefait, éd. G. Raynaud et H. Lemaître, I, p. 234, § 11); 2. 1680 « forme de langage particulière et formée de plusieurs termes » (Rich.). Empr. au lat.locutio « action de parler, manière de parler, expression », de loqui « parler ». Fréq. abs. littér. : 187. Bbg. Militz (H.M.). Zur gegenwärtigen Problematik der Phraseologie. Beitr. rom. Philol. 1972, t. 11, no1, pp. 100-101. - Rohrer (C.). Definition of locutions verbales. Fr. R. 1967/68, t. 41, pp. 357-367. |