| LITRER, verbe trans. A. − Arg., vieilli. Avoir, posséder. Si vozigaud litrez une toquante, planquez-la (...) [=] Si [allant par les rues] vous avez une montre, cachez-là (Paillet, Voleurs et volés,1855, p. 90). B. − Pop. Déterminer le volume (d'un liquide ou d'une matière sèche en litres). « J'te vends ma femme » (...) « Je te la vends au mètre cube » (...) « Comment qu'tu vas la litrer à moins d'la mettre en liquide? » (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Vente, 1884, p. 144). Prononc. : [litʀe], (il) litre [litʀ
̥]. Étymol. et Hist. I. 1836 « avoir, posséder » (Vidocq, Voleurs, t. 1, p. xiij). II. 1884 « déterminer le volume » (Maupass., loc. cit.). I orig. obsc.; d'apr. Esn., de l'arg. itrer « avoir » (1562, Rasse des N
œuds, Chant royal, v. Esn.) par agglutination des pron. il et le dans l'expr. il l'itre (cf. gitre « j'ai » 1632, Chéreau, Jargon de l'arg. réformé, ibid.), itrer paraissant cependant d'orig. inc. II dér. de litre*; dés. -er (cf. cube/cuber). Bbg. Arveiller (R.). Fr. mod. 1974, t. 42, p. 277. - Quem. DDL t. 3. |