| LAURE, subst. fém. A. − [Dans les premiers temps de l'Église] Réunion de cellules ou petites demeures habitées par des anachorètes. Les reclus avaient jadis foisonné dans la vallée du Nil; des anachorètes avaient jugé que la vie, au grand air, dans une thébaïde, dans une laure voisine parfois des oasis et qu'égayaient les clartés juvéniles des aubes et les fuites en feu des couchants, était trop débonnaire (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 166). B. − P. ext. [Chez les Chrétiens d'Orient] Monastère. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. : [lɔ:ʀ]. Cf. Pt Rob. et Martinet-Walter 1973. [lo:ʀ] ds Lar. Lang. fr.; -au- (graph. sav.) = [o] p. anal. avec des mots du type sauge dans lesquels au < lat. al + cons = [o]. V. le changement de prononc. de l'a. fr. povre, lat. paurus, [pɔ:vʀ
̥] en pauvre [po:vʀ
̥]. Dans laure, tenir compte de l'infl. ouvrante de [ʀ]. Dans lauréat, laurier, etc. où -au- est inaccentué, la prononc. hésite entre [ɔ] et [o]. Étymol. et Hist. 1652 (Arnault d'Andilly, L'Échelle sainte de S. Jean Climaque d'apr. Ritter ds B. de l'Inst. nat. genevois, t. 36, p. 448). Empr. au gr.
λ
α
υ
́
ρ
α « conduit, chemin étroit » qui a pris en gr. médiév. le sens de « réunion de cellules où vivaient les anachorètes, sans être en communauté » (v. Du Cange Graec. et Du Cange). |