| LATÉRAL, -ALE, -AUX, adj. A. − 1. Qui est situé sur le côté, qui fait partie d'un des côtés d'une chose. Chapelle, nef latérale; entrée, façade, galerie, porte latérale; allée, chemin, route latérale; partie, région latérale du corps; les sinus latéraux du cerveau. Les six ou sept mille facettes de leurs yeux latéraux [des abeilles] (Maeterl., Vie abeilles,1901, p. 33).Le panneau tout entier pouvait glisser de bas en haut dans les rainures latérales (Gide, Isabelle,1911, p. 638): 1. Ses cheveux, d'un blond chaleureux, divisés par une raie latérale, ne se décidaient aucunement à blanchir et semblaient au contraire parcourus par des vagues de patine bronzée.
Duhamel, Terre promise,1934, p. 81. − Spécialement ♦ BOT. ,,Qui naît sur les côtés de l'axe principal, par opposition à terminal`` (Gatin 1924). Cotylédon latéral, anthère latérale (Littré). ♦ GÉOGR. Canal latéral. Canal qui longe un cours d'eau. (Dict. xixeet xxes.). Canal latéral à la Loire. ♦ GÉOM. On nomme prisme un polyèdre compris entre une surface prismatique et deux plans parallèles entre eux (mais non aux arêtes de la surface prismatique). Les faces (...) qui appartiennent à la surface prismatique sont les faces latérales et les arêtes de la surface prismatique donnent les arêtes latérales (Hadamard, Géom. ds espace,1921, p. 67).Surface latérale. Surface des côtés d'un solide. (Dict. xxes.). 2. Qui se fait, s'accomplit ou s'effectue dans la direction d'un côté. Déplacement, mouvement latéral; coup d'œil latéral. Dans cet exercice, la main effectuera son avance latérale, en rasant le clavier (Cortot, Techn. pianist.,1928, p. 26).Vous avez vu, n'est-ce pas, ce manque de parallélisme dans la vision latérale? Le droit interne de son œil gauche est déjà paralysé (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 218): 2. ... si je réduis le moteur de gauche il me faudra compenser la traction latérale du moteur de droite, laquelle tendra évidemment à faire pivoter l'avion vers la gauche.
Saint-Exup., Pilote guerre,1942, p. 303. − PHONÉT. Consonne latérale ou, absol., latérale, subst. fém. ,,Consonne articulée par l'application de l'extrémité ou du dos de la langue contre le palais, l'air expiré trouvant un passage soit d'un côté soit de chaque côté de l'obstacle ainsi réalisé`` (Mar. Lex. 1933). Le français moderne ne connaît qu'une latérale, phonétiquement apicovélaire, le [l] de lit, loup, etc. (Ling.1972). B. − Au fig. 1. Indirect, détourné. Moi, je veux que la France dise : « Voici ce que je suis : un pays fier (...) qui ne veut pas non plus sacrifier cette paix du monde à des intrigues occultes et latérales ourdies par quelques capitalistes des pays voisins » (Jaurès, Eur. incert.,1914, p. 134): 3. Tandis que la conscience retrouve et nomme les choses bien définies [d'un tableau de Rembrandt], les données significatives du tableau, nous recevons toutefois l'action sourde, et comme latérale, des taches et des zones du clair-obscur.
Valéry, Variété II,1929, p 35. 2. Qui est de moindre importance, accessoire, secondaire. C'est au Grand Quartier de décider si nous sommes en présence d'un début d'offensive principale, ou seulement d'une opération latérale, déjà très sérieuse d'ailleurs (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 29).La progression des colonnes et des reconnaissances devra être ininterrompue (...), sans se disperser vers les objectifs latéraux (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 393): 4. ... c'est par la destruction de la classe qui l'opprime qu'il [le révolutionnaire] peut obtenir ce qu'il réclame. Cela signifie que cette oppression n'est pas, comme celle des Juifs ou des nègres américains, un caractère secondaire et comme latéral du régime social considéré...
Sartre, Sit. III,1949, p. 178. − ADMIN. Corps latéral. ,,Corps en voie d'extinction`` (Admin. 1972). Prononc. et Orth. : [lateʀal], masc. plur. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1315 « qui est sur le côté » (Cart. de St-Magloire, Richel. l. 5413, p. 102 ds Gdf.); 1673 archit. (Cl. Perrault, Vitruve ds Rich. 1680); 2. 1916 phonét. (Sauss., p 74). B. Subst. 1933 phonét. une latérale (Mar. Lex.). Empr. au lat.lateralis « qui tient aux côtés ». Fréq. abs. littér. : 738. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 347, b) 619; xxes. : a) 417, b) 553. Bbg. Archit. 1972, p. 25. |