| * Dans l'article "LARD,, subst. masc." LARD, subst. masc. A. − Graisse située sous la peau du porc, utilisée dans l'alimentation humaine. Une tranche de lard frite avec des œufs (Nerval, Filles feu, Sylvie, 1854, p. 607).Il mangeait le lard sur le pain, à la paysanne, une lichette contre son pouce pour éviter de le graisser (Pourrat, Gaspard,1922, p. 29).V. boudin ex. 2. SYNT. Lard cru, frais, fumé, salé; lard rance; lard de poitrine; barde, couenne, morceau de lard; fèves, omelette, (petits) pois, pommes de terre, (salade de) pissenlits, soupe au lard; lard aux choux. ♦ Gros lard (vx), lard gras. Lard ne contenant pas de couches de chair. Petit lard (vx), lard maigre. Lard contenant des couches de chair. Le modeste artisan (...) va retrouver sa famille et manger avec appétit (...) le morceau de petit lard apprêté par sa ménagère (Jouy, Hermite, t. 3, 1813, p. 137). − [P. anal. de couleur, d'aspect] ♦ Aubier. (Dict. xixeet xxes.). ♦ Pierre de lard. Stéatite. Un petit bouddha en pierre de lard (Goncourt, Journal,1885, p. 491). − Loc. Ne pas savoir, se demander si c'est du lard ou du cochon*. Vx. ,,Il est vilain comme lard jaune. Il est très-avare`` (Ac. 1835, 1878). − Arg. Manger du lard. Synon. de manger* le morceau. (Ds France 1907, Rey-Chantr. Expr. 1979). B. − P. anal. 1. Graisse située sous la peau des cétacés, de certains animaux amphibies. Du lard de baleine (Ac.).Les cétacés ont un lard encore plus épais que celui du cochon (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 577).Nous avions mangé tout le pemmican, tout le lard de phoque, le dernier biscuit (Duhamel, Suzanne,1941, p. 113): 1. [Les animaux] qui nagent dans les mers boréales et australes, comme les baleines, ont, sous des cuirs élastiques, des couches de lard épaisses de plusieurs pieds pour conserver leur chaleur naturelle et les préserver du choc des glaçons flottants.
Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 246. 2. Fam. Graisse humaine. Et Gervaise tint parole. Elle s'avachit encore (...). Les côtes lui poussaient en long. Elle voulait sauver son lard (Zola, Assommoir,1877, p. 700).Tout le barda, les outils, les quatre semaines de vivres vous font suer votre lard et (...) on engraisse la poussière des routes (Arnoux, Rhône,1944, p. 36): 2. Il a des bajoues, des mentons de rechange, des fanons, tout un attirail de lard et de peau qui lui pend sous la mâchoire.
Duhamel, Maîtres,1937, p. 67. − Locutions ♦ Gras* à lard. ♦ (Se) faire du lard (fam.). S'engraisser dans l'oisiveté, dans l'inactivité. On en profite, on fait du lard (...) pour être en forme (Genevoix, Seuil guitounes,1918, p. 29).Pour un homme en sucre comme celui-là, je me serais mise en quatre. Au labeur et par tous les temps (...). Lui, pendant ce temps-là, il se faisait du lard (Aymé, Cléramb.,1950, IV, 2, p. 200). ♦ Rentrer dans le lard (à qqn) (pop.). Battre, rouer (quelqu'un) de coups. On va leur rentrer dans le lard (Sartre, Sursis,1945, p. 140). ♦ Se frotter le lard (emploi pronom. réciproque, pop.). Se caresser. Oh! ils se pelotaient, ils se frottaient toujours leur lard et leur couenne (Arnoux, Algorithme,1948, p. 257). − [Employé comme injure] Tête de lard (pop.). Personne bêtement obstinée. Tu mens, tête de lard (...) hé, tête de nœud (Cendrars, Main coupée,1946, p. 192).De quoi? On n'admet pas la discipline? On veut faire son petit révolté? T'as compris, maintenant, tête de lard? (Aymé, Tête autres,1952, p. 154). − P. méton. Gros lard (pop.). Personne obèse. Des gros lards qui ont des bedaines de cinquante kilos sur leurs jambes (Giono, Baumugnes,1929, p. 73). REM. Lardier, subst. masc.[Au Moyen Âge] Garde-manger. [Un prêtre libertin] enfermé dans un lardier, d'où, publiquement, à la menace du mari, il débite, sous l'empire de la terreur, un bouffon mélange de latin et de français (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 49). Prononc. et Orth. : [la:ʀ]. Lar. Lang. fr. : [-ɑ:-]. Homon. lare. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1180-90 « graisse entre chair et peau des mammifères » (Alexandre de Paris, Alexandre, IV, 762 ds Elliott Monographs, 37, p. 338 : frit comme lars en paiele); spéc. a) xiiies. lart de porc (Le Régime du Corps de Maître Aldebrandin de Sienne, 172, 12 ds T.-L.); b) 1389 lart pour larder qui ne soit maigre (Eustache Deschamps, Le Miroir de Mariage, éd. G. Raynaud, IX, 47); 1680 petit lard (Rich.); 1873 petit lard ou lard maigre (Lar. 19e); c) début xves. lart gras (Taillevent, Le Viandier, éd. J. Pichon et G. Vicaire, p. 61); 2. 1180-90 « chair humaine » (Alexandre de Paris, op. cit. II, 2957 ds Elliott Monographs, 37, p. 138); 1534 sens érotique frotans leur lard (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, p. 31); 1611 fig. et fam. faire du lard (Cotgr.); 3. p. anal. a) 1701 « partie de l'arbre sous l'écorce » (L. Liger, Nouvelle Maison Rustique, I, 53 d'apr. FEW t. 5, p. 190); b) 1765 pierre de lard « stéatite » (Encyclop. t. 9, p. 291). Du lat. lardum, d'abord laridum. Fréq. abs. littér. : 365. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 279, b) 754; xxes. : a) 713, b) 480. DÉR. Lardacé, -ée, adj.,méd. Qui a l'apparence et/ou la consistance du lard. Vous opérerez demain la nouvelle arrivée (...). Vous avez vu : un encéphaloïde lardacé du sein droit (Goncourt, Sœur Philom.,1861, p. 21).Toute la capsule est constituée par un tissu lardacé blanchâtre (Josué, Godlewskids Nouv. Traité Méd. fasc. 8 1925, p. 355).− [laʀdase]. − 1reattest. 1820 (Nysten Suppl.); de lard, suff. -acé*. BBG. − Chautard Vie étrange Arg. 1931, p. 491. - Quem. DDL t. 8, 12, 18 (s.v. lardacé); 19. |