| LANSQUENET, subst. masc. Fantassin allemand servant en France comme mercenaire aux xveet xviesiècles. Capitaine de lansquenets. Ce sont tous lansquenets allemands, luthériens et calvinistes, menacés comme tels, d'être licenciés par le duc d'Albe, et que cette crainte a jetés dans nos bras (Sardou, Patrie!1869, II, 3etabl., 3, p. 75).Vos lansquenets font rage, et violent les filles Qui plongent leurs bras blancs dans le van plein de blé (Hugo, Légende, t. 3, 1877, p. 401).L'âme d'un reître ou d'un lansquenet (Giraudoux, Intermezzo,1933, III, 3, p. 178).− P. méton., JEUX. Jeu de cartes introduit en France par les lansquenets, durant les guerres de religion, et dont la vogue fut importante parmi les gens du peuple, jusque vers 1870. Joueur, partie, table de lansquenet; continuer un lansquenet. Comme Rodolphe avait gagné quelque argent au lansquenet qui s'était fait pendant la nuit, il emmena Musette et Marcel dans un restaurant qui venait d'ouvrir (Murger, Scène vie boh.,1851, p. 80). Prononc. et Orth. : [lɑ
̃skənε]. Ac. 1694-1740 : lansquenet ou landsquenet; dep. 1762 : lansquenet. Étymol. et Hist. 1. Ca 1490 « fantassin allemand employé comme mercenaire » (Ol. de La Marche, Mém., III, 308 ds Gdf. Compl.); 2. 1542 [date d'éd.] « sorte de jeu de cartes » (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech et V. L. Saulnier, XX, entre 103 et 104, var. de l'éd. E). Empr. de l'all.Landsknecht « fantassin », proprement « serviteur du pays », mot composé de Land « terre, pays » et de Knecht « valet, serviteur »; 2 ainsi nommé parce que ce jeu de cartes a été introduit en France par les lansquenets à l'époque des guerres de religion. Fréq. abs. littér. : 68. Bbg. Behrens (D.) 1923, p. 44. - Hasselrot 20es. 1972, p. 11. - Quem. DDL t. 3. |