| ![]() ![]() ![]() ![]() LÉVITE2, subst. fém. A. − Robe longue, simple et ample, portée pendant la seconde moitié du xviiiesiècle. La révolution commença, et les modes eurent leurs saturnales; on rencontra dans le même salon (...) les femmes en lévite, en pierrot, en caraco, en robe à queue (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 278).Une troisième (...) indignée de (...) voir des robes si courtes, revêtit par contradiction une longue lévite; mais les mauvais plaisants diront qu'elle était de gaze (Mussetds Le Temps,1831, p. 23).En entrant dans la première salle [chez MmeCagliostro], chaque femme était obligée de quitter sa bouffante (...) et de vêtir une lévite blanche avec une ceinture de couleur (Nerval, Illuminés,1852, p. 384). B. − Redingote d'homme ample et descendant jusqu'à mi-mollet. Les portières battent, les valets de pied balourds, en longues lévites, sautent de leurs sièges (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 282).Avant chaque repas, un clergyman âgé (...) se levait, rempli de bonhomie à la fois et de dignité dans sa lévite noire (Bourget, Ét. angl.,1888, p. 152).Il était si laid, vêtu d'une grande lévite grise, d'où sortait la frange du pantalon jaune (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 127): De vieux juifs, comme on n'en rencontre qu'à Bydgoszcz, Zlatana ou Milowek, se faufilent le soir entre les livres. On s'étonne de les voir à Paris, vêtus de touloupes qui balayent le sol, le favori roulé, le cheveu huileux, la main tremblante (...). Affairés et rêveurs, ils vont et viennent dans la boue du ghetto, coiffés de petites toques à courte visière, enveloppés, enhaillonnés de longues redingotes aile de corbeau, de lévites funèbres.
Fargue, Piéton Paris,1939, p. 101. Prononc. et Orth. : [levit]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1781 (La Trémoïlle, Les La Trémoïlle, t. 5, p. 168 : Pour le blanchissage et le calandrage des 6 lévites de basin); 1782 (Journ. de Mulot in Mém. Soc. Hist. Paris, XXIX, 88 ds Barb. Misc. 18, 18 : M. de la Montagne [...] nous lut deux chants de poésie, intitulés la Lévite [De la Montagne, La Lévite conquise, poème en deux chants, Amsterdam, Paris, 1782]); 1782 (Genlis, Adèle et Théodore, t. 1, p. 78 : elle n'a pour tout vêtement que sa chemise et une lévite de gaze ou de mousseline). Dér. de lévite1*, en raison de la ressemblance de ce vêtement avec la robe que portaient les lévites dans les pièces de théâtre et sur les tableaux (FEW t. 5, pp. 290-291; Bl.-W.). Cf. angl. Levite (1779 ds Barb. Misc., loc. cit.). |