| JUDAÏSME, subst. masc. A. − 1. Éthique juive; ensemble des principes, des institutions, des règles qui régissent la vie quotidienne des juifs; religion juive. Judaïsme biblique, rabbinique, talmudique; judaïsme antique, moderne, traditionnel; judaïsme orthodoxe, conservateur, libéral, réformé; codes, doctrine, esprit, exigences, pratiques du judaïsme; conversion au judaïsme; se détacher, s'éloigner du judaïsme. S. Paul, quoique son hardi génie l'ait fait rompre le premier avec le judaïsme, était pharisien (P. Leroux, Humanité, t. 2, 1840, p. 803).J'avais résolu d'examiner les fondements de la foi. Je me suis attaqué d'abord aux monuments du judaïsme, et j'ai lu tous les textes hébreux (France, Révolte anges,1914, p. 95).Il n'y a de vérité pour un juif que dans le judaïsme et l'idéal messianique (Tharaud, An prochain,1924, p. 194): Le christianisme, c'est essentiellement un acte de foi. Le judaïsme, c'est une histoire assumée. C'est tout un passé qui se rattache à une révélation qui est en elle-même un acte de foi, mais qui a ses racines dans l'Histoire. C'est Dieu qui parle à 600 000 hommes âgés de vingt à cinquante ans à travers la Torah.
A. Harris, A. de Sédouy, Juifs et Français, Paris, Grasset, 1979, p. 275. 2. P. ext. Civilisation, culture, philosophie juive. Si le judaïsme est passé de l'unité de Dieu à l'unité du monde, l'hellénisme semble avoir suivi la voie inverse : de l'unité du monde il a déduit l'unité divine (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 202). B. − P. méton. 1. Ensemble des juifs, communauté juive. Synon. judaïcité (dér. sens a s.v. judaïque).Judaïsme américain, brésilien, israélien, marocain, russe; judaïsme diasporique. À défaut d'un État juif, nous allons créer ici un foyer intellectuel d'où le pur esprit hébraïque rayonnera sur le judaïsme tout entier (Tharaud, An prochain,1924p. 297).Qu'est-ce que le judaïsme français? D'où vient-il? Où va-t-il? Que représente cette minorité de 500 000 âmes bientôt, au sein d'une nation à la fois chrétienne et rationaliste? (Rabi, Anatomie du judaïsme fr., Paris, Éd. de Minuit, 1962, p. 7). 2. Appartenance au peuple juif; fidélité aux valeurs juives. Synon. judéité, judaïté.Cet éreintement impitoyable de Manette Salomon de Wolff, − que je croyais seulement littéraire et auquel je n'avais point un moment associé le judaïsme de l'auteur (Goncourt, Journal,1886, p. 562).Une attestation de judaïsme qui équivaut à l'aveu de tous les crimes (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 9).Leur judaïsme [des Juifs néo-zélandais] ne se manifeste en général que par des activités mondaines (M. Catane, Les Juifs dans le Monde, Paris, Albin Michel, 1962, p. 201). Prononc. et Orth. : [ʒydaism]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1213 « terre des juifs » (Fet des Romains, éd. L.F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 390, 30 : juda<ï>sme); ca 1231 judaïsme « religion des juifs » (Gautier de Coinci, Miracles de Nostre Dame, éd. V.F. Koenig, t. 4, p. 63, 539 [II Mir 13]). Empr. au lat.judaismus « judaïsme, religion juive » et celui-ci au gr. Ι
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υ
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μ
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́
ς
« id. », dér. de Ι
ο
υ
δ
α
ι
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ο
ς
(juif*). Fréq. abs. littér. : 67. |