| JEUDI, subst. masc. Jour de la semaine entre le mercredi et le vendredi. Jeudi après-midi, dernier, matin, passé, soir; premier (deuxième, troisième, etc.) jeudi; séance du jeudi; un de ces jeudis. Les De Goncourt m'ont parlé d'un dîner où vous êtes convié pour jeudi prochain (Flaub., Corresp.,1860, p. 261).Bien des précautions sont à prendre : les époux ne doivent pas être nés dans le même mois, cela porte malheur; ni se marier le jeudi, de peur d'être appelés « Jean-Jeudi », nom qui fait douter de la fidélité de la femme (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 2, 1954, p. 47):1. ... on consacra le troisième jour à la planète qui se trouve la plus près du Soleil, à Mars, et l'on eut mardi, le quatrième à celle qui est la plus voisine de la Lune, à Mercure, et ce fut mercredi, le cinquième à l'astre le plus rapproché, après Mars, du Soleil, à Jupiter, et l'on eut jeudi...
Chauve-Bertrand, Question calendrier,1920, p. 20. Rem. Naguère, le jeudi était, en France, le jour de congé des écoliers; il est remplacé par le mercredi. Retenues du jeudi. Or, « l'enfant-roi » est un excellent auditeur de radio; le jeudi, qui est son jour propre, et tous les jours aux heures de rentrée de l'école, un annonceur qui vise particulièrement l'enfant, ou les parents par l'enfant, a donc dans la radio un support de choix (Weinand, Public. radioph., 1964, p. 4). − En partic. ♦ Jeudi gras. Jeudi précédant le mardi gras. (Dict. xixeet xxes.). ♦ Jeudi de la Mi-Carême. Gisette (...) ôte ses papillottes et se coiffe, en longues anglaises (...), répétant, à ce qu'elle dit, sa coiffure de bacchante pour le jeudi de la Mi-Carême (Goncourt, Journal,1860, p. 717). ♦ Jeudi saint. Jeudi de la semaine sainte. Synon. vx jeudi absolu : 2. L'une après l'autre, les choses m'abandonnent; elles s'éteignent, comme ces cierges qu'on éteint un à un, à intervalles réguliers, le jeudi saint, à l'office de la nuit, pour signifier les abandons successifs des amis du Christ.
Montherl., Reine morte,1942, II, 1ertabl., 3, p. 182. ♦ Fam. La semaine des trois jeudis (rare), la semaine des quatre jeudis. Époque qui n'arrivera jamais. Synon. trois semaines après jamais.Qu'est-ce que vous ferez? − Je ferai ce que je ferai. − La semaine des quatre jeudis. − Quand les poules auront des dents (Aymé, Jument,1933, p. 265). − Jour de réception; p. méton. la réception elle-même. Chose unique avec la paresse italienne, on revenait des campagnes environnantes pour assister à ses jeudis [de la duchesse]; c'étaient de véritables fêtes (...). Le prince mourait d'envie de voir un de ces jeudis (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 120). Prononc. et Orth. : [ʒødi]. Ac. 1694 et 1718 : jeudy; dep. 1740 : -di. Étymol. et Hist. 1119 juesdi (Philippe de Thaon, Comput, 468 ds T.-L.). Du lat. Jovis dies proprement « jour de Jupiter » (cf. die Jovis IIIes. ds TLL s.v. dies, 1060, 52). Le type dies Jovis s'est maintenu dans le catalan dijous, l'occitan et le fr.-prov. dijou (anc. dijous) et l'a. fr. dioes (xiiie-xives. en Wallonie, Flandre, Picardie, v. Gdf. et Henry, 1960, pp. 23-25); le type Jovis dies vit en fr. et dans l'ital. giovedi et le type Jovis dans l'esp. jueves, le prov. et le fr.-prov. jou (anciennement jo(u)s), ainsi qu'en roumain, etc... (v. FEW t. 15, pp. 78-79; v. aussi lundi). Fréq. abs. littér. : 4 193. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 818, b) 12 241; xxes. : a) 7 774, b) 2 484. Bbg. Thierbach (A.). Untersuchungen zur Benennung der Kirchenfeste. 1951, p. 45. |