| IRISER, verbe trans. A. − Colorer des couleurs, des nuances de l'arc-en-ciel. La lumière du matin les irisait [les ailes des moulins à vent] (La Varende, Man' d'Arc,1939, p. 284): 1. Ouvrez-en les fenêtres, un soir [des chambres représentées sur une aquarelle]; vous trouverez qu'elles donnent sur de hautes serres, parfois striées d'une pluie artificielle et parfumée que, du dehors, le soleil couchant irise d'arcs-en-ciel fragiles.
Toulet, Nane,1905, p. 250. − Emploi pronom. L'eau du lac s'irisait sous les rayons plus obliques (Zola, Curée,1872, p. 595). B. − Faire briller, faire chatoyer. Cette chair ambrée que tout reflet irise et rend pareille à ces raisins ou à ces prunes dont la pulpe lumineuse brille sous une enveloppe lustrée (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 226): 2. Il y a des jours où la boucherie de Léonore, ses couteaux, sa hachette, ses poumons de bœuf gonflés que le courant d'air irise et balance, roses comme la pulpe du bégonia, me plaisent à l'égal d'une confiserie.
Colette, Mais. Cl.,1922, p. 25. − Emploi pronom. Son corset de satin mauve-bleu, où la lumière s'irisait comme au col d'une tourterelle (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 233). Prononc. : [iʀize], (il) irise [iʀi:z]. Étymol. et Hist. 1749 s'iriser (Buffon, Hist. nat., t. 1, p. 264). Dér. de iris*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 44. DÉR. 1. Irisage, subst. masc.Action d'iriser; résultat de cette action. Synon. irisation.J'ai reçu le curieux flacon dont l'irisage est magnifique. Je vais le donner de votre part au musée de Cluny (Mérimée, Lettres Antiq. Ouest,1856, p. 222).− [iʀiza:ʒ]. − 1reattest. id.; de iriser, suff. -age*. 2. Irisement, subst. masc.Même sens. Il (...) fut très étonné, ayant ouvert, de voir la longue galerie du premier étage, dans l'irisement de ses vitraux, silencieuse, et vide jusqu'au fond (A. Daudet, Immortel,1888, p. 240).− [iʀizəmɑ
̃]. − 1reattest. 1873 (Id., Contes du lundi, p. 294 ds Burns, p. 185); de iriser, suff. -(e)ment1*. |