| IPÉCA, IPÉCACUANA, subst. masc. BOT. et PHARM. Arbrisseau du Brésil de la famille des Rubiacées; p. méton., racine de cette plante contenant plusieurs alcaloïdes et que l'on utilise comme expectorant ou comme vomitif. Pilule, poudre d'ipéca. Bientôt les horribles quintes recommencèrent (...), MmeArnoux tâchait de lui faire avaler le contenu des fioles, du sirop d'ipécacuana, une potion kermétisée (Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 101).Gabriel veut lui faire prendre de l'ipeca. Les vomissements vont le soulager peut-être (Gide, Retour Tchad,1928, p. 915).− Arg. milit., vieilli. L'Ipéca, le Père Ipéca, le Père Péca. Médecin major. Si on vous faisait faire en rabiot les jours de flemme (...) vous iriez un peu moins souvent voir l'ipéca (Bruant1901, p. 313). Prononc. et Orth. : [ipeka], [ipekakyana]. Ac. 1762 : -cuanha; dep. 1835 : -cuana. Étymol. et Hist. 1. a) 1640 Ygpecaya (J. de Laet, L'Hist. du Nouv. Monde ou Descr. des Indes Occ., p. 501 ds König, p. 113); b) 1694 Ipecacuanha (Pomet, Hist. gen. des Drogues, VII, II, chap. 1, ibid.); 2. a) 1802 ipéca (Bull. des Sciences de la Soc. Philomatique de Paris, an X, Thermidor, 124 d'apr. FEW t. 20, p. 69a); b) arg. milit. 1861 Ipéca « le major » (d'apr. Esn.); 1886 Père Péca (ibid.). Empr. au port.ipecacuanha, attesté dep. 1648 (Piso et Marcgraf ds Fried.), aussi Igpecacoaya (1595, Cardim, ibid.), d'abord Pecacuem (1587, Soares de Souza, ibid.), lui-même empr. au tupi; 2 représente une abrév. de 1. Cf. König, loc. cit.; Fried.; FEW, loc. cit. Fréq. abs. littér. : 15. Bbg. Boulan 1934, p. 204. |