| INVITE, subst. fém. I. − JEUX. Carte que l'on joue au whist de manière à faire connaître son jeu à son partenaire et l'engager à l'appuyer : 1. Caroline (...) donne un coup de côté sur sa robe comme pour opérer une séparation. Ce mouvement-là, certaines femmes l'accomplissent avec une impertinence provocante; mais il a deux significations : c'est, en terme de whist, ou une invite [it. dans le texte] au roi, ou une renonce. En ce moment, Caroline renonce.
Balzac, Ptes mis.,1846, p. 66. II. − Synon. de invitation. A. − [Correspond à invitation A] Je reçois d'un des miens une invite à dîner (Barbier, Satires,1865, p. 65).Il n'eut pas l'air gêné par la présence de Petit Pouce et lui fit un signe que celui-ci interpréta comme une invite à s'asseoir à leur table (Queneau, Pierrot,1942, p. 123). B. − 1. [Correspond à invitation B 1] J'ai toujours évité les noms de famille dans mes pièces et presque toujours dans mes livres. Ils me gênent comme une invite trop pressante à pénétrer chez des inconnus (Cocteau, Diff. d'être,1947, p. 211): 2. Hier, sur l'invite du Gouvernement, on a avancé toutes les pendules d'une heure. On n'imaginerait pas le nombre d'inepties que cette décision a fait dire. On trouvait à parler là-dessus des heures durant.
Gide, Journal,1916, p. 556. − En partic. Geste ou signe d'appel. Invite amoureuse : 3. ... je pense à autre chose, à rien plutôt, fixant la bouche grasse et rieuse de la femme qui me fait face. Croit-elle à une invite? Elle est déjà près de moi, se fait collante.
Camus, Env. et endr.,1937, p. 85. 2. Au fig. [Correspond à invitation B 2] Évidemment celles [les moniales] qui ont vieilli dans le monastère méprisent ces appels, ces invites à la vie [du chemin de fer voisin] (Huysmans, Cathédr.,1898, p. 356). Prononc. et Orth. : [ε
̃vit]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1767 jeux « carte que l'on joue pour faire connaître son jeu à son partenaire » (Dider., Salon, Œuvr., t. XIV, p. 194 ds Pougens, ds Littré); 2. 1862, mars « invitation à faire quelque chose » (Goncourt, Journal, p. 1025). Déverbal de inviter*. Fréq. abs. littér. : 96. |