| INVIOLÉ, -ÉE, adj. A. − 1. [En parlant d'un inanimé abstr.] Qui n'a pas été violé, enfreint. Elle [la démocratie] attribue à l'homme des droits inviolables. Ces droits, pour rester inviolés, exigent de la part de tous une fidélité inaltérable au devoir (Bergson, Deux sources,1932, p. 299). 2. [En parlant d'un lieu (de culte ou d'habitation)] Qui n'a pas été profané; où l'on n'a pas pénétré. J'ai un pressentiment que nous trouverons dans la vallée de Biban-El-Molouk une tombe inviolée (Gautier, Rom. momie,1858, p. 151). 3. [En parlant d'une femme] Qui est vierge : 1. − Comme elle [la duchesse de Maufrigneuse] s'est préparée, dit Rastignac à Marsay. Quelle toilette de Vierge, quelle grâce de cygne dans son col de neige, quels regards de Madone inviolée, quelle robe blanche, quelle ceinture de petite fille!
Balzac, Cabinet ant.,1839, p. 66. B. − P. ext. [En parlant d'un lieu] Où personne n'a pénétré. Synon. inexploré.Kaspar Mooser employait ses journées et ses nuits à observer la paroi nord, encore inviolée (...), cette paroi nord verglassée et noire (Peyré, Matterhorn,1939, p. 36): 2. Je comprends mieux ce mot qui m'intriguait, enfant, ce mot de forêt vierge, inviolée, lorsque l'homme n'osait encore s'enfoncer sous tant d'entassements, inquiet du mystère végétal et du danger animal qui s'y cachaient.
Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 106. Prononc. et Orth. : [ε
̃vjɔle]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. Av. 1429 inviolee pucelle (J. Gerson, Rondeau. A toy Vierge glorieuse ds Gdf. Compl.); 2. 3equart xves. majesté inviolee (G. Chastellain, Vérité mal prise in Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 6, p. 332). Dér. de violé, part. passé adj. de violer* (préf. in-1*) d'apr. le lat. inviolatus « non violé, respecté ». Fréq. abs. littér. : 46. |