| INVARIABLE, adj. Qui ne varie pas. A. − Qui est toujours le même. Lorsqu'on commence un roman on doit faire le portrait du héros, et je vais me conformer à cette invariable coutume (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1557).Mon immense et invariable admiration pour Bossuet (Du Bos, Journal,1923, p. 343).Je reconnais l'apport écossais dans des crises religieuses dont les plus récentes n'ont pas été les moins pénibles, dans un amour profond et invariable de l'Écriture, dans une longue persévérance qui a presque toujours eu raison d'une paresse naturelle (Green, Journal,1939, p. 169): 1. ... la quantité de sucre qui doit entrer dans la composition [du cacao] (...) ne doit point être invariable et routinière, mais se déterminer en raison composée du degré d'arôme de l'amande et de celui de torréfaction auquel on s'est arrêté.
Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 119. ♦ GRAMM. Mot invariable. ,,Les mots invariables sont ceux qui ne comportent pas de modifications flexionnelles`` (Mar. Lex. 1951). − [En parlant d'une pers.] Invariable dans.Constant, ferme dans. Être invariable dans ses principes, dans ses promesses, dans ses résolutions (Ac.). Je reste invariable dans mes opinions, comme je reste attaché à mes souvenirs (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 96). B. − Qui se répète sans variation. Synon. (fam.) éternel, sempiternel.Maints vieillards venaient recevoir chez la duchesse, en même temps que l'invariable boisson, un accueil souvent assez peu aimable (Proust, Guermantes 2,1921, p. 514).À table [,] ils mangeaient à dîner de la soupe, du rata de mouton, du pain et du vin à volonté, et, à souper, les restes. Menu invariable (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 92): 2. ... il ne pensait guère à la vertu de sa femme (...), pourvu qu'on lui donnât, tous les matins, ses chaussons de Strasbourg et le soir, avant de se coucher, son invariable tasse de tisane...
Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 126. REM. Invarié, -ée, adj.Inchangé. Le rayon libre et direct demeure invarié; la couleur apparaît dès qu'il y a une répercussion captive, dès que la matière assume une fonction propre (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 100).La redistribution du revenu en laisse invarié le montant global (Univers écon. et soc.,1960, p. 48-8). Prononc. et Orth. : [ε
̃vaʀjabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1370-72 « ce qui ne varie pas » (Oresme, Éthiques, éd. A.D. Menut, IX, 5, note 12, p. 465); 1611 « qui ne varie pas (de l'humeur d'une personne) » (Cotgr.). Dér. de variable*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 496. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 056, b) 666; xxe s. : a) 480, b) 561. Bbg. Quem. DDL t. 17. |