| INTRONISATION, subst. fém. Cérémonie au cours de laquelle un monarque ou un dignitaire de l'Église est conduit officiellement sur le trône. Intronisation d'un archiduc, d'un cardinal, d'un évêque, d'un pape, d'un souverain; intronisation officielle, rituelle, royale; rituels d'intronisation. Le fils du feu empereur Léopold I et le neveu de Marie-Antoinette. N'écrivait-il pas, à ce moment même, la Messe Solennelle, pour l'intronisation du cardinal-archevêque d'Olmütz? (Rolland, Beethoven, t. 2, 1937, p. 601).− P. anal. ♦ Action de placer quelqu'un dans une haute fonction, de le porter à la présidence. Nous nous entendions sur l'intronisation d'un doyen, élu d'avance dans nos cœurs comme il l'était par toute l'université de France (L. Febvre, Combats pour hist., Bloch et Strasbourg, 1939-45, p. 391). ♦ Fait d'introduire solennellement un nouveau membre dans une assemblée, une association, une confrérie. Intronisation à une charge; intronisation dans l'ordre des Taste-vin. MmeDaudet a reçu hier, à son jour, la visite d'Armand Charpentier, si heureux de cette intronisation dans le salon des Daudet (Goncourt, Journal,1894, p. 676).P. iron. C'était la jalousie que ressentait l'amant de cœur devant l'intronisation, dans l'intérieur, d'un amant payant par le cocu conscient (Goncourt, Journal,1876, p. 1109). − Au fig. Action d'introduire quelque chose de nouveau en en prônant les mérites. Intronisation d'une politique nouvelle. Cette intronisation de la science à la place de la religion caractérise fortement le xviiesiècle (Michelet, Journal,1837, p. 236): La Beauce et la Brie le sont [infectées] au point que les pertes dues à la tuberculose dépassent déjà, et de beaucoup, celles que leur infligeait le sang de rate avant l'intronisation des vaccinations pastoriennes!
Nocard, Tubercul. bovine,1903, p. 4. Prononc. et Orth. : [ε
̃tʀ
ɔnizasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. Fin xives. « action d'introniser un évêque » (J. Goulain, Trad. du Ration. de G. Durant, B.N. 437, fo50a ds Gdf. Compl.); 2. début xvies. « action d'introniser un souverain » (Fossetier, Chron. marg., ms. Bruxelles 10511, VI, V, 17, ibid.); 3. 1837 fig. (Michelet, loc. cit.). Dér. de introniser*; suff. -(a)tion*; (cf. lat. eccl. inthronizatio ds TLL s.v.). Fréq. abs. littér. : 21. |