| INTERSECTER, verbe trans. A. − Couper. Si la lame intersectait soigneusement deux veines [du liquide], une séparation parfaite s'opérait (Baudel., Avent. Pym,1858, p. 211). B. − 1. GÉOM. [Le suj. désigne un point, une ligne, une surface ou un volume] Plan qui intersecte un cône, une sphère. Si la monnaie était seulement un instrument d'acquisition des biens matériels, il serait assez plausible de faire intersecter l'axe des x par sa courbe d'utilité marginale (Perroux, Écon. xxes., 1964, p. 83). ♦ Au part. passé en emploi adj. Plan intersecté; droite, ligne, sphère intersectée. (Dict. xxes.). 2. MATH. MOD., INFORMAT. Effectuer une intersection de. Réunissez ou intersectez deux sous-ensembles, le résultat est encore un sous-ensemble (Jolley, Trait. inform.,1968, p. 223). ♦ Au part. passé en emploi adj. Dans une classification (...), chaque objet ne possède qu'une propriété, intégralement réunie ou spécifique, quel que soit le nombre de propriétés intersectées ou génériques qu'il puisse comprendre (Jolley, Trait. inform.,1968p. 108). 3. En partic., littér. Couper, croiser une ligne, un angle, un plan ou un volume. Elle allait d'armoire en armoire, comme pourchassée, sans se tourner vers lui, à la façon d'une boule de billard qui ricoche d'une bande sur l'autre en intersectant les coins (Montherl., Songe,1922, p. 67): ... bientôt elle [la lune] tombe à l'horizon, l'intersecte, ne montre plus que la moitié de son front qui s'assoupit, s'incline et disparaît dans la molle intumescence des vagues.
Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 61. − Emploi pronom. réciproque. Se couper, s'entrecouper. Un labyrinthe dont les mille arcades, à chaque mouvement du spectateur, s'intersectoient, se séparoient (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t. 3, 1831, p. 437).Des étoiles, des figures d'hommes ou d'animaux et des triangles qui s'intersectaient (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 308). Prononc. : [ε
̃tε
ʀsεkte]. Étymol. et Hist. 1831 s'intersecter « se couper (en parlant d'arcades) » (Chateaubr., loc. cit.). Dér. du rad. de intersection*; dés. -er; cf. le m. fr. sei intersequer « se croiser (en parlant de deux lignes) » (1377, Oresme, Le Livre du ciel et du monde, éd. A. D. Menut, I, 1, p. 46), empr. au lat. intersecare « couper par le milieu, séparer, diviser » (TLL). Bbg. Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, p. 150. |