| * Dans l'article "INTÈGRE,, adj." INTÈGRE, adj. A. − Domaine concr., littér.Qui est entier, intact; qui n'a subi aucune altération, aucune atteinte. L'aube, cette blancheur juste, sacrée, intègre, Qui se fait dans la nuit, se fera dans le nègre (Hugo, Dieu,1885, p. 212).Les oreilles coupées sont un grand obstacle [au rappel d'Hyrcan II]; car la loi veut que le grand-prêtre soit intègre de corps (Renan, Hist. peuple Isr., t. 5, 1887-92, p. 219).Je sentais la nécessité de continuer sans arrêt mes exercices de force et de ne plus jeter les yeux du côté de la jeune fille. Quels yeux!... Quels coins de bouche! Et si cléments!... Quelle poitrine intègre! (Morand, Ouvert la nuit,1922, p. 225). B. − Domaine moral.Qui est incorruptible; qui est d'une probité sans faille, qui pratique la justice de manière rigoureuse. Juge, magistrat intègre; gens, hommes intègres. L'intègre et consciencieux Grégoire, l'homme de la justice et de la loi (Thierry, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 163).Traiter de même la femme impudique et la femme chaste; l'homme intègre et l'homme sans foi ni loi; mettre sur un pied d'égalité bons et méchants, est injustice grave envers les premiers (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 96): ... l'avocat-général de la cour des aides de Dijon, magistrat intègre, plus fidèle à l'audience que l'évêque ne l'était à l'église, et qui, pendant quarante ans d'exercice, n'a pas laissé passer la moindre affaire sans donner ses conclusions.
Jouy, Hermite, t. 5, 1814, p. 58. − Emploi subst. Les intègres et les équilibrés (Carrel, L'Homme,1935, p. 293). − [P. méton., en parlant de qqc. (d'une activité, d'un sentiment)] Bien qu'aucune critique ne soit plus intègre et plus sincère que la sienne (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 275).Intègres travaux (Maurras, Chemin Paradis,1894, p. 86).Critique instruite et intègre (Arts et litt.,t. 2, 1936, p. 40-4). REM. Intègrement, adv.,rare. De manière intègre. (Ds Littré, Guérin 1892, Lar. 19eSuppl. 1878-Lar. Lang. fr., Rob.). Prononc. et Orth. : [ε
̃tεgʀ
̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1558 « entier » (Epistre du Lymosin ds les
Œuvres de Rabelais, éd. Ch. Marty-Laveaux, III, 278); 2. 1671 un homme intègre (Pomey). Empr. au lat.integer « qui n'a reçu aucune atteinte, entier, pur ». Fréq. abs. littér. : 132. |