| INSUBORDONNÉ, -ÉE, adj. A. − Vx. [En parlant d'une chose] Qui n'est pas subordonné (à quelque chose). Anton. subordonné.Ne croyez pas pourtant que la vive lumière Naisse insubordonnée aux lois de la matière (Delille, Trois règnes nature,1808, p. 13). − P. ext. Synon. indocile, récalcitrant.Vous ne la surprendrez jamais, comme une bourgeoise, à remonter une épaulette récalcitrante, à faire descendre un busc insubordonné (Balzac, Autre ét. femme,1842, p. 389). B. − 1. Dont l'attitude se caractérise par un refus plus ou moins total de subordination. Synon. insoumis; anton. soumis.Ce collégien est insubordonné (Ac.1935).Des troupes insubordonnées (Ac.1835-1935).Jusque-là, disait Napoléon, il avait passé généralement pour insubordonné (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 1106). − Emploi subst. Synon. insoumis.Pour mater l'insubordonné, il affecte un complet détachement : − « Ah, te voilà », dit-il, s'adressant à Antoine seul (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 668): ... Mademoiselle lui dit, sans oser la gronder que « c'est un exemple déplorable pour nous ». Là-dessus l'insubordonnée jette son ouvrage en l'air, regarde son amie avec des yeux scintillants...
Colette, Cl. école,1900, p. 255. 2. Qui témoigne du manque de subordination de quelqu'un. Les plus insubordonnés éléments de ta chair et de ton esprit doivent symphoniquement concourir (Gide, Retour enf. prod.,1907, p. 481). REM. Insubordonnable, adj.,rare. Qui ne peut être subordonné (à quelqu'un ou quelque chose). L'œuvre suprême du corps social (...) peut (...) disputer jalousement l'homme à Dieu et à lui-même : « car Dieu est précisément le suprême intérêt − tout à fait insubordonnable − de la personne » (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 208). Prononc. et Orth. : [ε
̃sybɔ
ʀdɔne]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1789 adj. (Malouet, Opin. sur l'aff. de M. le comte d'Albert, p. 6 ds DG). Dér. de subordonné, part. passé adj. de subordonner*; préf. in-1*. Bbg. Gohin 1903, p. 285. |