| INSIPIDITÉ, subst. fém. A. − Caractère de ce qui n'a pas de saveur ou offre peu de saveur. Insipidité de l'eau. Ces gâteaux à la confiture qui sont l'orgueil des pâtissiers espagnols, les premiers du genre pour la pesanteur et l'insipidité de leurs produits (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 278): La graisse est une huile concrète qui se forme dans les interstices du tissu cellulaire, et s'agglomère quelquefois en masse dans les animaux que l'art ou la nature y prédispose, comme les cochons, les volailles, les ortolans et les becfigues; dans quelques-uns de ces animaux, elle perd son insipidité, et prend un léger arome qui la rend fort agréable.
Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 69. B. − Au fig. 1. [À propos d'un inanimé] Caractère de ce qui manque d'intérêt. Insipidité d'un roman. Une jolie femme qui m'eût dédommagé de l'insipidité du spectacle et du jeu monotone des acteurs (Barb. d'Aurev., Memor. 1,1837, p. 121).Fortification; service en campagne; matériel de tir; artillerie; comptabilité et administration. Règlement de manœuvres. La parfaite insipidité de cette énumération évoque bien l'absurde vie de bénédictins qu'on mène ici depuis dimanche (Alain-Fournier, Corresp. [avec Rivière], 1909, p. 77). 2. [À propos d'une pers.] Caractère de celui qui manque de personnalité. L'ennui du bal et (...) l'insipidité de tout ce monde d'étourdis et de folles (Hugo, Lettres fiancée,1822, p. 115). − [P. méton.] L'insipidité habituelle de son visage [d'un eunuque] était combattue par je ne sais quel trouble et un air de décision (Toulet, Mar. Don Quichotte,1902, p. 205). Prononc. et Orth. : [ε
̃sipidite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1572 d'un fruit (J. des Moulins, Comm. sur Matthiole, 549 ds Delb. Notes mss); 1690 l'insipidité d'un ouvrage (Fur.); 2. 1611 « faiblesse de jugement; manque de sagesse, folie » (Cotgr.). Dér. de insipide*; suff. -(i)té*; cf. le lat. médiév. insipiditas, xes. ds Latham. Fréq. abs. littér. : 38. |