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INSERTION, subst. fém.
I. − Action d'insérer, d'introduire un objet dans une chose, entre d'autres choses, en général dans un espace réduit ou prévu à cet effet; résultat de cette action.
A. − [La partie et le tout sont des objets concr.]
1. Rare. [Correspond à insérer A 1 a; l'objet garde gén., son autonomie, sa mobilité] Insertion d'un feuillet dans un livre (Ac.).Insertion d'un encart dans un livre (Lexis1975).La place laissée libre par cette lettre donne le jeu nécessaire à l'insertion et à l'enlèvement des espaces (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr.,1932, p. 86).
2. [Correspond à insérer A 2 a; l'objet n'est plus mobile mais incorporé à l'autre objet à l'aide d'un moyen de fixation donné (pénétration, intercalation)] Les expériences par insertion sous la peau d'échardes de bois (...) ont permis (...) de reproduire un mycétome aspergillaire (Brumpt, Parasitol.,1910, p. 804).Ils [les arcs musicaux] ont une véritable corde, que tend un procédé autre que l'insertion d'un chevalet (Schaeffner, Orig. instrum. mus.,1936, p. 157).
Spécialement
a) BOT. Insertion de la greffe sous l'écorce (DG).
b) MÉD., vx. Insertion (d'un vaccin) sous la peau, sous l'épiderme. Inoculation (d'un vaccin) dans l'organisme par voie sous-cutanée. L'insertion sous l'épiderme du liquide de la vaccine (Littré).On désigne sous le nom d'inoculation l'insertion d'un virus par une ouverture faite à la peau (Nelaton, Pathol. chir., t. 1, 1844, p. 48).
B. − P. ext. [Correspond à insérer B 1 a, c]
1. [Le compl. introduit par une prép. désigne un ouvrage de l'esprit présentant une unité de fond et de forme, notamment dans le domaine jur.] Insertion (de qqc.) dans un texte. Introduction (de quelque chose) dans un texte en tant que partie intégrante au plan du fond et de la forme. Insertion d'un dire dans le cahier des charges; ordonner l'insertion au procès-verbal d'une lettre. Insertion d'une clause de résolution dans un bail à défaut de paiement du loyer (Cap. 1936).
Spécialement
a) PHONÉT. ,,Addition, dite aussi épenthèse, d'une consonne non étymologique, destinée d'ordinaire à faciliter le passage articulatoire entre deux phonèmes contigus`` (Mar. Lex. 1951).
b) MATH. Insertion de termes moyens entre deux termes d'une progression. Action d'intercaler des moyens entre les deux termes d'une progression qui s'en trouve plus serrée et avec pour extrêmes les deux termes donnés (d'apr. Lar. encyclop.).
2. [Le compl. introduit par une prép. désigne une publication au contenu diversifié] Insertion d'un texte dans une publication, un journal. Action de l'y (faire) imprimer, publier parmi tous les autres textes de cette publication, de ce journal. Synon. publication, parution.L'insertion d'une annonce, d'un article dans un journal (Ac. 1835, 1878). Le prix des insertions dans un journal (Ac.1935).Ces belles et patriotiques déterminations directoriales n'ont jamais reçu d'autre exécution que leur insertion au Bulletin des Lois (Balzac, Chouans,1829, p. 9).Les représentants de la future Allemagne, encore imberbes collégiens, occupés à obtenir l'insertion de leur premier poème ou de leur premier article dans la Deutsche Rundschau, manquaient aussi (Giraudoux, Siegfried et Lim.,1922, p. 215).
a) P. méton. Ce qui est inséré. Rectifier une insertion (Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.).
SYNT. Insertion d'une lettre dans un journal, d'un article dans une revue; solliciter, obtenir l'insertion d'une lettre dans un quotidien.
b) Spécialement
PUBLIC. ,,Espace réservé et utilisé à l'impression et la parution d'un message publicitaire, dans un support`` (Cham. 1969). [Selon] les conditions générales édictées par les services de publicité du (...) journal (...) quand le nombre d'insertions souscrites est atteint − intervient souvent la clause de tacite reconduction (Coston, A.B.C. journ.,1952, p. 145).
[Correspond à insert] On a décidé d'augmenter la quantité et la qualité des auditeurs grâce à l'élaboration d'un programme spécial (...). Insertions d'annonces spéciales dans la presse radiophonique (Weinand, Public. radioph.,1964,p. 28).
DR. Insertion légale, forcée, ou p. ell. insertion. Publication par voie de presse, prescrite par la loi ou par décision judiciaire. Insertion gratuite; insertions d'annonces judiciaires ou légales; solliciter une insertion; ordonner l'insertion; justificatif d'insertion. Le droit d'exiger du gérant l'insertion d'une réponse est général et absolu. La Cour de cassation s'est prononcée sur ce point avec netteté. Le gérant ne peut s'y soustraire que si la réponse constitue un outrage aux lois ou aux bonnes mœurs (Coston, A.B.C. journ.,1952p. 149).
Durée, délai d'insertion. ,,Durée entre la remise d'un texte et sa publication dans un journal`` (Voyenne 1967). La loi fixe un délai maximum pour l'insertion de la réponse; quand ce délai est dépassé, la personne responsable de l'insertion est passible d'une amende ou même de l'emprisonnement (Civilis. écr.,1939, p. 44-10).
Refus d'insertion, non insertion. ,,Délit constitué par la non publication dans les formes et délais fixés d'une mise au point exigée en vertu du droit de réponse`` (Voyenne 1967). Le gérant (...) est pénalement responsable de la non insertion ou de son caractère irrégulier, responsabilité qui devrait incomber en toute équité à ceux qui prennent la décision d'insérer ou de ne pas insérer (Civilis. écr.,1939, p. 44-08).
c) [P. ell. du compl. introduit par une prép. (dans, à, etc.)] Je vous donne toutes les permissions possibles pour l'insertion des vers, si vous les trouvez dignes du grand et pur nom auquel ils sont adressés (Lamart., Corresp.,1831, p. 214).J'étais un jour dans la partie des bureaux où le public vient traiter pour l'insertion des annonces, quand deux personnages y entrèrent (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 128).Insertion d'un jugement prononçant condamnation pour diffamation, pour contrefaçon de brevet ou de marque, pour falsification d'aliments ou fraude commerciale (Cap. 1936).
SYNT. Insertion d'une réplique; insertions quotidiennes, publicitaires; insertions d'annonces et de réclames; insertions littérales et intégrales; solliciter, refuser l'insertion (d'un article); payer pour l'insertion d'un article; taux d'insertion; insertion d'une mise en vente publique, d'un jugement d'interdiction, d'un jugement de déclaration en faillite.
d) [P. ell. du compl. du nom] Je (...) désirerais vivement l'insertion au Catholique. Mais la place est prise, et l'article fait dans le même esprit (Lamart., Corresp.,1836, p. 194).
e) Emploi abs. :
1. ... il [Boileau] se préparait à l'ajouter [une satire] dans l'édition de ses Œuvres en 1710, les Jésuites obtinrent, à la face de l'Archevêque, un ordre du roi pour empêcher l'insertion : et Boileau renonça avec douleur à cette édition dernière... Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 354.
II. − Action de s'insérer dans, sur quelque chose; résultat de cette action; état de ce qui est inséré.
A. − [Correspond à insérer A 2 b, c]
1. ANAT. Synon. de attache.Insertion des fibres musculaires sur un tendon; l'insertion d'un tendon, d'un ligament sur un cartilage; point d'insertion, mode d'insertion. Sur ses reins chaque mouvement de son torse faisait courir, un moment, sous sa peau, le modelage de larges attaches nerveuses aux insertions profondes (E. de Goncourt, Zemganno,1879, p. 35).Chez le nouveau-né, le lieu d'insertion des cornes est indiqué par un plus grand développement des os du crâne (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 56).
P. métaph. L'insertion en nos viscères d'une pensée de foi et d'une opération sacramentelle réforme et transfigure les fonctions de la nature (Blondel, Action,1893, p. 410).L'inconscient des romantiques (...) est la racine même de l'être humain, son point d'insertion dans le vaste processus de la nature (Béguin, Âme romant.,1939, p. 76).
SYNT. Insertion du canal (cholédoque) dans/à (l'intestin); insertion éloignée, rapprochée, à peu de distance de; insertion oblique (de l'œsophage); insertions osseuses, ligamentaires; insertions dentaires sur les gencives; ligne d'insertion; donner insertion à (un muscle), servir d'insertion à.
2. BOT. Synon. de attache.Insertion des étamines sur la corolle (Ac.). Insertion des étamines sur l'ovaire, des feuilles sur la tige; insertion des cotylédons. Les branches et les rameaux qui forment leur cime [des végétaux], s'écartent de la direction de la tige, ils forment toujours un angle aigu avec cette tige au point de leur insertion (Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 390).C'est sur une sorte de bouton (...) que se fait l'insertion des ovules (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 466).
3. MÉD. ,,Maladie des insertions. Rhumatisme articulaire`` (Duranteau 1971). Synon. mal des insertions.
4. TECHNOL. Point d'insertion. Chaque chaudière doit (...) être munie d'un appareil de retenue (...) placé au point d'insertion du tuyau d'alimentation (Ser, Phys. industr.,1890, p. 192).
B. − [Correspond à insérer C 2; le compl. de nom désigne gén. une personne ou un groupe de pers., le compl. introduit par une prép. désigne la société, l'une de ses émanations ou un ensemble abstr.]
1. Action de s'insérer dans (un cadre, un ensemble), d'y trouver sa place en tant que partie intégrante. Synon. intégration.Là où l'insertion du groupe dans la société est parfaite, il nous suffit, à la rigueur, de remplir nos obligations vis-à-vis du groupe pour être quittes envers la société (Bergson, Deux sources,1932, p. 12):
2. ... la grande déception messianique et ses séquelles tenaces contribuent (...) à incliner la bourgeoisie juive (...) à s'ouvrir aux idées du siècle des lumières, en recherchant, avec l'émancipation politique, l'insertion harmonieuse des Juifs dans la société chrétienne. Philos., Relig., 1957, p. 48-12.
P. métaph. La métaphore spatiale : je suis « en » vie. Je me trouve en elle; l'image est celle d'une insertion ou d'une immersion dans un « milieu », au cœur de la forêt de ma vitalité (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 388).
SYNT. Insertion de l'homme dans un monde (humain); insertion sociale/dans la société; insertion dans un entourage; mode, moyen(s) d'insertion; zones d'insertion; insertion dans le réel, dans la vie (universelle, cosmique).
[P. méton.; correspond à insérer C 2; le compl. de nom désigne un attribut de la pers.] Insertion de la volonté dans la réalité. Cette insertion d'une volonté dans l'universelle connexité des causes est inintelligible (Bourget, Actes suivent,1926, p. 41).[Un] besoin d'élévation morale, rendant impossible cette perpétuelle insertion subreptice de l'élément personnel (Du Bos, Journal,1927, p. 341).
2. [Le compl. de nom désigne une pers.; le compl. introduit par une prép. désigne un ensemble abstr.] Insertion (de l'homme) dans l'univers/la vie universelle, dans la réalité, dans l'histoire. L'alternance de la veille et du sommeil est l'expression la plus frappante de notre insertion dans la vie cosmique et de cette analogie rythmique qui est le lien universel (Béguin, Âme romant.,1939, p. 78).Le corps de l'halluciné a perdu son insertion dans le système des apparences (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 391).
C. − [Correspond à insérer C1; le compl. de nom désigne une chose, le compl. introduit par un prép. désigne un ensemble abstr.] Insertion du possible dans le réel; insertion du structurel dans le concret; insertion de l'éternel dans le temporel. En matière d'urbanisme le permis de construire est un acte constatant la possibilité d'insertion harmonieuse de la construction dans l'ensemble de la ville (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr.,1967, p. 56).
Prononc. et Orth. : [ε ̃sε ʀsjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. a) Fin xives. insertion bot. « greffe » (Evrart de Conty, Probl. d'Aristote, BN fr. 210 [ms. xves.] fo256a ds Fonds Barbier), attest. isolée; à nouv. 1690 (Fur.); b) 1562 anat. (Paré I, Préf., éd. J.-F. Malgaigne, t. 1, p. 110a : origine et insertion [des muscles]); 2. a) 1535 incertion « action d'insérer un article, une clause, etc. » (Documents relating to Cartier & Roberval, éd. Biggar, p. 54); b) ca 1790 spéc. (ds Brunot t. 9, p. 671 : insertions au Bulletin); 3. a) 1851 fig. (Cournot, Fond. connaiss., p. 195 : l'insertion d'une vie [animale] sur une autre [organique]); b) 1932 « intégration dans un groupe » (Bergson, supra). Empr. au b. lat.insertio « insertion (dans un écrit); greffe, action de greffer », dér. de inserere, inserui, insertum (v. insérer). Fréq. abs. littér. : 255. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 677, b) 222; xxes. : a) 303, b) 204.