| INGÉRENCE, subst. fém. Action de s'ingérer (v. ce mot B) dans l'activité, les affaires d'autrui. Ingérence de l'État dans tous les domaines. Son ingérence dans cette affaire fut cause de sa ruine (Ac.).Toute ingérence de qui que ce fût sur ce domaine était une indiscrétion (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 49).S'il [Georges Braque] permet à l'imagination une inépuisable interprétation des formes, il lui défend absolument toute ingérence dans le domaine technique (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 160).Cette manie de l'ingérence est une des formes les plus fréquentes de l'instinct de domination chez la femme (Mounier, Traité caract.,1946, p. 511).− Domaine de pol. internat.Intervention d'un État dans les affaires intérieures d'un autre État. Se protéger contre les ingérences extérieures. L'État préservé des ingérences de l'étranger (Doc. hist. contemp.,1946, p. 179).Affaires capitalistes. C'est l'un des secteurs auxquels l'on se réfère le plus généralement pour évoquer l'ingérence des intérêts étrangers dans la vie politique d'un grand nombre de pays (Meynaud, Groupes pression Fr.,1958, p. 324): ... j'écrivis à Eden que moi-même et le Comité national avions décidé que Muselier n'était plus commandant en chef de la marine et que nous n'acceptions pas, à ce sujet, l'ingérence du gouvernement anglais.
De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 222. Prononc. et Orth. : [ε
̃
ʒeʀ
ɑ
̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1860 « action de s'ingérer » (Ch. de Rémusat, Politique extérieure de la France, II ds Quem. DDL t. 5). Dér. de ingérer*; suff. -ence (-ance*). Fréq. abs. littér. : 51. |