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INFIRME, adj.
A. − Vx. Qui est faible :
1. Il s'agit donc, sans laisser s'interrompre l'innocence baptismale, de continuer dans l'enfant, dès l'âge commençant de raison, dans l'enfant encore infirme et déjà responsable (effrayant mystère), cet état de pureté qui devient une lutte contre la nature, une vertu déjà... Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 409.
B. −
1. [En parlant d'un animé] Qui est atteint d'une ou plusieurs infirmités. Fillette, vieillard, vieille femme infirme. Un petit vieux homme infirme traînant une charrette à bras (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 292).Une poule infirme (...) sans cesse sautillant à cloche-pied sur des meubles non moins attendrissants qu'elle-même (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 182).Ce ne fut plus qu'un misérable corps infirme et douloureux, qui devait recourir sans cesse aux soins et aux prévenances que son épouse très dévouée lui prodiguait (Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1180).
Infirme de + subst.Imagine que je reste infirme du larynx, ou très fragile des cordes vocales, pourrai-je exercer, comme avant? (Martin du G., Thib. Épil., 1940, p. 789).
Emploi subst. Chariot, fauteuil, petite voiture d'infirme; corps d'infirme; pauvre infirme; infirme qui ne peut quitter son lit; guérir un infirme; infirme moteur. L'infirme s'écroula sur une chaise, regardant d'un air piteux ses jambes de bois, auxquelles il ne pouvait pas s'habituer, à ce qu'il prétendait (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 52).Être un homme d'étude et avoir pour fils un infirme mental, ç'aurait été déjà une mortelle épreuve (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p. 1102):
2. On émettait timidement devant elle l'espérance que ce cristallin se reformerait dans l'œil de l'enfant. Elle se laissa consoler, et le pauvre infirme fut aimé et choyé avec autant de joie que si son existence n'eût pas été un malheur pour lui et pour les siens. Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 207.
2. [En parlant d'un membre] Qui est paralysé, dont on ne peut se servir normalement. C'est un garçon du même âge, qui boite et veut toujours courir, de sorte que sa jambe gauche infirme traîne derrière l'autre et ne la rattrape jamais (Renard, Poil Carotte,1894, p. 219).Je n'ai pas toujours eu ce bras infirme... J'ai été jeune, ardent... (Martin du G., Taciturne,1932, II, 5, p. 1289):
3. Sur la pédale fixe de la bicyclette, sa jambe infirme reposait, immobile, tandis que l'autre peinait pour vaincre les pavés encore mouillés de l'humidité nocturne. Camus, Exil et roy.,1957, p. 1595.
C. − Au fig. Qui présente des défauts, des faiblesses, des imperfections. Action, âme, condition, créature, nature, pensée, perception, prière, symbole infirme. Le fou et le malade aperçoivent des objets qui n'existent pas; mais raisonnent-ils faux sur ces objets? Ils tirent d'une cause infirme des conséquences saines (Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 247).Pour dire ce que je vis, il faut que je redescende au sein du temps, il faut que je parle la langue infirme et défaillante des hommes (Lamennais, Paroles croyant,1834, p. 128).L'ingénieuse mais infirme intelligence consciente saura-t-elle faire l'assaut de la grande pensée latente? (Barrès, Cahiers, t. 12, 1919, p. 223).
Infirme en.Si l'on veut, à tout prix, mettre une offense dans le nom de romantique, il faut dire que le romantique est l'esprit infirme en psychologie. Le vrai romantique n'est pas l'artiste qui rejette les règles, mais celui qui n'atteint pas la science de l'homme (Suarès, Xénies, Paris, Émile-Paul, 1923, p. 35).
REM.
Infirmeux, -euse, adj.,hapax. Qui a l'apparence d'un infirme. Cette cliente, pas mal myope, assez bossue et légèrement bancale, (...) cet être infirmeux lui déplut [au commis] (Queneau, Enf. du limon,1938, p. 87).
Prononc. et Orth. : [ε ̃fiʀm̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1539 « faible, physiquement ou moralement » (Cl. Marot, Psaumes, II ds Gdf. Compl. : mon cuer jadis infirme); 1547 (Marguerite de Navarre, L'Adoration des troys roys, 384 ds Comédies, éd. F.E. Schneegans, p. 58 : infirmes espritz); 2. 1673 « sujet à des infirmités diverses » (Molière, Le Malade imaginaire, I, 5, éd. R. Bray, p. 130). Réfection, d'apr. le lat. infirmus « faible, physiquement ou moralement », de l'a. m. fr. enferm(e) « malade, faible » (attesté de ca 1050, Alexis, éd. Chr. Storey, 220, au xvies. ds Hug.), lui-même issu du lat. Cette réfection sav. a été rendue nécessaire par l'homon. de certaines formes conjuguées de enfermer*. Voir J. Gilliéron ds Bibl. Éc. Hautes Ét., t. 230, pp. 65-68. Fréq. abs. littér. : 776. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 752, b) 881; xxes. : a) 1 625, b) 1 208.