| INEXCUSABLE, adj. A. − [En parlant d'une pers.] À qui l'on ne peut trouver d'excuse. Synon. impardonnable.Si l'on ne me connaissait pas pour l'homme le plus distrait et le plus étourdi du monde, je serais souvent inexcusable (Nerval, Corresp.,1830-55, p. 48).Saint Paul déclare les païens inexcusables, parce que, ayant connu Dieu, ils ne l'ont pas honoré et ne lui ont pas rendu grâces (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 886).N'essaie pas de l'excuser. Il est inexcusable (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 401). − Inexcusable + inf.Qu'on ne peut excuser de. Si j'ai déjà la solution, je serais inexcusable de la perdre en attendant de la comprendre (Blondel, Action,1893, p. 14). B. − [En parlant d'une chose] Qu'il est impossible d'excuser. Synon. injustifiable, impardonnable.Faute, négligence inexcusable. Une impolitesse qui est inexcusable quand on a reçu l'accueil cordial et qu'on a éprouvé la bienveillance de M. votre père (Balzac, Corresp.,1835, p. 693).Il pensait à Rose avec une rancune infinie. Elle l'avait abandonné. C'était inexcusable, inexpiable (Mauriac, Chemins mer,1939, p. 113): Tous déclarèrent les crimes politiques inexcusables. Il fallait plutôt pardonner à ceux qui provenaient du besoin! Et on ne manqua pas de mettre en avant l'éternel exemple du père de famille, volant l'éternel morceau de pain chez l'éternel boulanger.
Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 49. REM. Inexcusablement, adv.,peu usité. D'une manière inexcusable. Très mal travaillé. Je suis inexcusablement paresseux (Constant, Journaux,1812, p. 371).À chaque instant, ils se trompèrent inexcusablement (Larbaud, Jaune,1927, p. 128). Prononc. et Orth. : [inεkskyzabl̥], [-ne-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1402 (J. Gerson, Traité contre le Roman de la Rose, ds Le Débat sur le Roman de la Rose, éd. E. Hicks, p. 78, 477). Empr. au lat.inexcusabilis « qu'on ne peut excuser ». Fréq. abs. littér. : 73. Bbg. Laurent (P.). Contribution à l'hist. du lex. fr. Romania. 1925, t. 51, p. 40. |