| INDURATION, subst. fém. A. − PATHOL. Durcissement et épaississement anormal d'un tissu organique, sans altération visible de sa texture. Synon. vx et rare endurcissement.Le malade sera conduit fatalement jusqu'à l'induration du foie, il s'y forme peut-être en ce moment des calculs, et il faudra recourir pour les extraire à une opération qu'il ne supportera pas... (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 214).V. cicatrice ex. 2 : Les ganglions (...) montrent des foyers purulents disséminés et, après la cicatrisation, des noyaux d'induration. Lors de lymphangite diffuse, la peau et le tissu sous-cutané sont transformés en un tissu épais...
Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 634. − P. méton. Partie indurée. Il suffit de prendre entre le pouce et l'index et de pincer verticalement le méat pour sentir une induration circulaire (Hudelods Nouv. Traité Méd., fasc. 1, 1926, p. 499).Elle [l'acné] est faite de poussées successives, d'éléments cutanés divers : des points noirs (...) de petites indurations plus ou moins nodulaires (QuilletMéd.1965, p. 302). B. − Littér., au fig. Synon. de durcissement, endurcissement.Me parlant de l'espèce d'induration amenée dans les sens par la vieillesse, il me dit : « Moi qui étais si sensible à l'odeur des fleurs des champs, maintenant, il faut que je la cherche... Elle ne vient pas jusqu'à moi toute seule! » (Goncourt, Journal,1884, p. 302).Les romantiques, héritiers de la Révolution prononcèrent eux-mêmes que le mot « bourgeois » s'appliquait non seulement aux indurations de la sensibilité et de l'entendement, mais aussi bien à la bassesse du cœur (Aymé, Confort,1949, p. 46). REM. Indurescence, subst. fém.,hapax, synon. (supra A). L'indurescence que la durée de la vie produit dans les organes (Lamarck, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 54). Prononc. et Orth. : [ε
̃dyʀasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. Ca 1300 fig. « endurcissement » (G. de Digulleville, Pélerinage vie hum., éd. J. J. Stürzinger, 2109); ca 1370 méd. (Guy de Chauliac, Chirurgie ds Sigurs, p. 63) − xvies. (Paré ds Littré); de nouv. 1748 (Morand, Mém. Ac. Sc., p. 116, ds Brunot t. 6, p. 568). Empr. au lat. chrét.induratio, -onis « endurcissement du cœur », formé sur le supin induratum de indurare, v. endurer. |