| INDOCILE, adj. A. − Vieilli. [En parlant d'une pers.] Qui est difficile à instruire. − Indocile à.S'il arrive au croyant de se montrer indocile à certaines leçons de l'expérience, c'est en se fondant sur d'autres expériences qui lui paraissent plus démonstratives (Durkheim, Formes élém. vie relig.,1912, p. 516). B. − [En parlant d'une pers. ou d'un animal] Qui n'est pas docile; qui n'obéit pas, ne se laisse pas persuader. Synon. désobéissant, indiscipliné.Son cheval, vif et indocile, peu accoutumé à tout ce spectacle et effrayé par le tambour, se refusait obstinément à franchir le seuil (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 249).La voix vaillante et résignée qui apaise l'ivrogne, réprimande les gosses indociles, berce le nourrisson sans langes (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1251). − Indocile à.Si jamais dans les cieux l'enfant d'une immortelle Est aux voeux maternels indocile et rebelle, On appelle un Cyclope (Chénier, Bucoliques,1794, p. 22). C. − P. ext. [En parlant d'un inanimé] Qu'on arrive mal à maîtriser, à soumettre. Synon. rebelle. 1. [En parlant d'un inanimé concret] De gros cheveux indociles (...), ondés, un vigoureux pelage qui aimait mieux être debout que couché (Colette, Képi,1943, p. 189). 2. [En parlant d'un inanimé abstr.] :
Je remplis ce devoir difficile.
Je dompte, en rougissant, un scrupule indocile.
Mais souvent, en secret, mon cœur, mal affermi,
S'accuse avec horreur de trahir un ami.
Constant, Wallstein,1809, I, 2, p. 13. REM. Indocilement, adv.D'une manière indocile. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth. : [ε
̃dɔsil]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1509 « à qui on ne peut rien apprendre » (O. de Saint-Gelais, Énéide, Delb. Rec. ds DG : peuple indocile [cf. lat. genus indocile ds Virgile, Énéide, VIII, 321]); 2. 1592 « rebelle, récalcitrant » (Montaigne, Essais, I, 21, éd. A. Thibaudet, p. 128 : l'indocile liberté de ce membre [le membre viril]); av. 1660 esprit indocile (Scarron ds Rich. 1680); av. 1704 id. (Bossuet, Hist. universelle, II, 31, éd. Velat et Y. Champailler, p. 944); 3. 1687 « qui résiste, qui est réfractaire à » (Bossuet, Oraison funèbre de L. de Bourbon, éd. citée, p. 196 : indocile à la flatterie). Empr. au lat. class.indocilis « qu'on ne peut instruire; inculte, ignorant »; cf. le hapax m. fr. indocible « indocile » ca 1380 ds T.-L., empr. au b. lat. indocibilis « peu susceptible d'instruction ». Fréq. abs. littér. : 118. |