| INCRÉÉ, -ÉE, adj. A. − Qui existe sans avoir été créé. Quand notre esprit examine si le Dieu suprême provient de quelque cause, il n'en peut concevoir aucune, et il exprime cette propriété de la vie divine par le mot (...) incréé (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1086).Il est aussi absurde de dire que Dieu a créé l'univers que d'affirmer que l'univers a créé Dieu. Ils ne sont qu'un et coexistent, incréés, depuis toujours (Maeterlinck, Sablier,1936, p. 40). − THÉOL. CHRÉT. Sagesse incréée. Synon. de Fils de Dieu. (Dict. xixeet xxes.). − Emploi subst. masc. sing. Ce qui n'est pas créé. Anton. le créé, la création, la créature.Et contemple en esprit, Malebranche nouveau, Le parfait, l'incréé, le vrai bon, le vrai beau; Pour t'égaler à Dieu, dépouille la matière (Fontanes,
Œuvres, t. 2, Épître II, 1821, p. 64). ♦ THÉOL. et poét. [Avec une majuscule] Synon. rare de Dieu.Ô vivants, ne blasphémons point. Qu'importe à l'Incréé (...) Qu'une ombre lui montre le poing! (Hugo, Contempl., t. 3, 1856, p. 332). B. − Littér. Qui n'est pas créé, qui n'a pas été formulé. J'imagine ce poète un esprit plein de ressources et de ruses, faussement endormi en plein centre imaginaire de son œuvre encore incréée (Valéry, Variété [I], 1924, p. 77). Prononc. et Orth. : [ε
̃kʀee]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1458 (Greban, Mist. de la Pass., 4875 ds Gdf. Compl.). Dér. de créé, part. passé de créer*; préf. in-1*, cf. lat. chrét. increatus de même sens. Fréq. abs. littér. : 93. Bbg. Quem. DDL t. 1. |