| INCANTER, verbe trans. Littér. Enchanter au moyen d'incantations. Et il parle des Indiens qui (...) passent de longs mois à chercher une formule de trois ou quatre vers pour incanter une rivière, et qui considèrent le lapin, déjà si troublant chez nous, comme un grand magicien (Renard, Journal,1895, p. 270).− P. métaph. Les arabesques mauves posées à l'horizon incantent l'atmosphère avec des noms magiques : Castellemare, Sorrente, Capri (Lorrain, Heures Corse,1905, p. 40).La voix chante toujours à en râle-mourir Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire (Apoll., Alcools,1913, p. 111). − Au part. passé. [En parlant d'une pers.] Sous le coup d'une incantation. − D'où viens-tu? demanda Mara. − De Bohême, le pays merveilleux où l'on doit passer mais non séjourner, sous peine d'y demeurer envoûté, ensorcelé, incanté (Apoll.,
Œuvres en prose, L'Hérésiarque et Cie, Paris, Gallimard, 1977 [1910], p. 141). Prononc. : [ε
̃kɑ
̃te], (il) incante [ε
̃kɑ
̃:t]. Étymol. et Hist. 1890 (Régnier, Poèmes anc., p. 216 : Les Étés à mi-voix incantent les Automnes). Doublet savant (lat. incantare) de enchanter*, amené par incantation*, incantateur*. |