| * Dans l'article "INAUTHENTIQUE,, adj." INAUTHENTIQUE, adj. A. − Qui n'est pas authentique, auquel on ne peut se fier; dont l'exactitude, la vérité ou l'origine est contestée. Synon. apocryphe; anton. authentique.Document, ouvrage, rapport inauthentique; fait inauthentique. Jamais on ne réalisa des chefs-d'œuvre inauthentiques avec une pareille adresse (Faure, Hist. art,1921, p. 155).L'honnêteté, la probité, se font ici vertus poétiques, auprès de quoi tout paraît fardé, inauthentique et surchargé (Gide, Journal,1936, p. 1245). − Emploi subst. masc. neutre. Stravinsky (...) consacre l'entrée de la musique moderne dans l'inauthentique (Schaeffer, Rech. mus. concr.,1952, p. 128). B. − PHILOS. [Dans le vocab. de l'existentialisme, en parlant des manifestations de l'activité humaine] Qui ne correspond pas aux fondements authentiques, véridiques et essentiels de l'existence (d'apr. La Philos., Paris, C.E.P.L., 1961). Anton. authentique.Existence, monde, vie inauthentique; être inauthentique; évaluations, vouloirs, vues inauthentiques. Qu'il s'agisse de bourgeois, de chrétiens, la plupart sont inauthentiques, en ce sens qu'ils se refusent à vivre jusqu'au bout leur condition (...) et qu'ils s'en masquent toujours certaines parties (Sartre, Réflex. quest. juive,1946, p. 117). − Emploi subst. masc. neutre. Comment cesserions-nous tout à fait de voir le temps du point de vue du présent, et comment sortirions-nous définitivement de l'inauthentique? (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 489). Prononc. et Orth. : [inotɑ
̃tik] ou [-nɔ-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1769 « qui n'est pas authentique » (Bonnet, Palingénésie, p. 314 : des histoires inauthentiques); 2. 1943 philos. (Sartre, Être et Néant, p. 302); 1945 subst. (Merleau-Ponty, loc. cit.). Dér. de authentique*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 24. DÉR. Inauthenticité, subst. fém.a) [Correspond à supra A] Absence, manque d'authenticité. Cette accusation d'inauthenticité, portée contre un livre, trente ans après sa publication (Mauriac, Journal 3,1940, p. 248).Des timbres rares, dont il était impossible de discerner l'inauthenticité (L. Benoist, Musées,1960, p. 76).b) [Dans le vocab. de l'existentialisme; correspond à supra B] . Anton. authenticité.L'angoisse devant la mort, la décision résolue ou la fuite dans l'inauthenticité ne sauraient être considérées comme des projets fondamentaux de notre être (Sartre, Être et Néant,1943, p. 651).Définir la lesbienne « virile » par sa volonté « d'imiter l'homme », c'est la vouer à l'inauthenticité (Beauvoir, Deux. sexe, t. 2, 1949, p. 174).− [inotɑ
̃tisite] ou [-nɔ-]. − 1resattest. a) 1867 « caractère de ce qui est inauthentique » (Littré), b) 1943 philos. (Sartre, loc. cit.); de inauthentique, suff. -(i)té* d'apr. authenticité*. |