| IN-FOLIO, adj. et subst. I. − IMPRIMERIE A. − Adj. [En parlant d'une feuille d'impression] Qui est pliée en deux, comprenant donc deux feuillets ou quatre pages (abrév. in-fo). Bible, édition in-folio; format, livre, ouvrage in-folio. Une trentaine de planches in-folio furent distribuées (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 618): 1. Ainsi la feuille colombier ayant pour dimensions 0,63 X 0,90, et la feuille in-folio étant pliée en 2 une seule fois, pour connaître la dimension du format in-folio colombier on divisera par 2 le nombre 0,90, et l'on aura : 0,63 X 0,45, ou puisqu'il est de règle de placer le plus petit nombre le premier : 0,45 X 0,63.
Cim, Petit manuel de l'amateur de livres, Paris, Flammarion, s.d., pp. 70-72. B. − Substantif 1. L'in-folio. Le format in-folio (cf. supra). L'in-folio est le double de l'in-quarto (Littré). L'in-folio a la feuille pliée en 2 et contient 4 pages : ses pontuseaux sont perpendiculaires (A. Cim, Petit manuel de l'amateur de livres, Paris, Flammarion, s.d., p. 66: 2. On retourne la feuille selon l'axe vertical et de droite à gauche pour l'in-fo, l'in-4o, l'in-8, l'in-18, selon l'axe horizontal et de haut en bas pour l'in-12 et l'in-16.
Laufer, Introd. à la textologie, Paris, Larousse, 1972, p. 111. 2. P. méton. Livre ayant ce format. Bel, énorme, grand, gros, lourd, vieil in-folio; in-folio poudreux; acheter un in-folio; se pencher sur un in-folio. M. Lerond tira à lui successivement plusieurs volumes, des in-octavo, des in-quarto, des in-folio, reliés en veau (France, Anneau améth.,1899, p. 71): 3. Du parquet au plafond, en rangs serrés sur les rayons, en piles branlantes et de tous les formats, surtout des livres anciens aux belles reliures et des épais in-folio cousus dans leur parchemin...
Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 341. − P. métaph. Papillons (...) Ouvrant vos ailes à deux battants d'in-folios (Laforgue, Poés.,1887, p. 19). Rem. Bien qu'inv. pour Ac. et Littré, on le trouve parfois au plur. Et ces cahiers de quinze à vingt pages sont les in-folios de nos jours (Delécluze, Journal, 1826, p. 290). V. aussi Laforgue, loc. cit. II. − P. anal., HIST.DE LA MODE (xviies.) − Emploi adj. apposé. Perruque in-folio. Majestueuse perruque portée par les hommes au temps de Louis XIV. Le Roi finit, vers 1670, par se résigner à avoir la tête rasée. On arriva alors à la perruque in-folio. Ce matelas de cheveux était lourd et chaud malgré la calotte de toile placée sous la perruque (Leloir1961, s.v. perruque). − P. métaph., emploi subst. Le rire recommença (...) La majesté du lieu, la pourpre des robes, la pudeur des hermines, l'in-folio des perruques, n'y faisait rien (Hugo, Homme qui rit, t. 3, 1869, p. 165). Prononc. et Orth. : [infɔljo], parfois [ε
̃-]. V. in-dix-huit. Att. ds Ac. dep. 1835 et traité comme inv. Mais des aut. font l'accord (supra) et Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 232 propose de régulariser le plur. et de souder les 2 éléments : un infolio, des infolios. Étymol. et Hist. 1560 (Nouvelles études lyonnaises, 42 ds Wolf (L.), Buchdruck, p. 197). Loc. lat. signifiant « en feuille ». D'apr. C. Mortet (Le Format des Livres, Paris, 1925, p. 48) c'est dans un catalogue publié à Venise en 1541 par Alde Manuce Le Jeune (reproduit entièrement par Conrad Gesner, Pandectarum, Libri XXI, 1549, in fol.) qu'apparaît pour la 1refois, à sa connaissance, l'emploi régulier de in-folio. Fréq. abs. littér. : 181. Bbg. Quem. DDL t. 13. |