| IGNAME, subst. fém. Plante tropicale à tige grimpante et dont le tubercule, très volumineux et allongé, a une chair farineuse qui est consommée bouillie ou rôtie. Il y avait auprès de cette maison un trou en terre où l'on cuisait des ignames et des patates, selon la manière pratiquée aux îles de la Société (Voy. La Pérouse,t. 2, 1797, p. 102).Les racines les plus importantes sont les pousses longues, fibreuses et tubéreuses de l'igname sauvage. Les ignames (...) contiennent des liquides toxiques que l'on extrait de différentes manières (Page, Dern. peuples primit.,1941, p. 22).Prononc. et Orth. : [iɳam]; [ignam] ds Nod. 1844, Besch. 1845, à titre de var. ds Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1968, prononc. condamnée ds Mart. Comment prononce 1913, p. 245, au nom de la langue d'origine, l'espagnol, qui a le n palatal. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1515 igname (M. du Redouer, S'ensuyt le Nouueau monde et nauigations [trad. d'un texte ital., lui-même trad. d'un texte port.], fo39 vods Arv., p. 266); 2. 1553 (N. de Grouchy, Le premier livre de l'Histoire de l'Inde [trad. d'un texte port.], fo64 ro, ibid., p. 267); 3. 1602 inhame (A. Colin, Histoire des Drogues [trad. d'un texte lat., lui-même trad. d'un texte port.], p. 325, ibid., p. 269); 4. 1605 Iniamo (P. Marees, Description et récit historial du riche royaume d'or de Gunea [trad. du néerl.], p. 25 et 75, ibid.); 5. 1654 igname (P. Boyer, Veritable relation de tout ce qui s'est fait et passé au Voyage que M. de Bretigny fit à l'Amérique Occidentale [l'auteur a habité la Guyane, voisine du Brésil], p. 316, ibid., p. 270). Empr., d'abord par l'intermédiaire de trad. en diverses lang. (supra 1, 2, 3, 4), puis par la voie orale (5), au port.inhame (dep. 1500, Navegação de P. A. Cabral ds Dalg.), lui-même prob. empr. à une lang. bantoue d'Afrique occidentale, d'où cette plante est originaire : ce sont les Portugais qui l'ont introduite en Amérique du Sud. V. König, pp. 109-110; Fried., loc. cit.; Cor., s.v. ñame; Arv., pp. 265-271; FEW t. 20, p. 88 b. Fréq. abs. littér. : 30. Bbg. Arv. 1963, pp. 265-271. |