| ICTÈRE, subst. masc. PATHOL. Symptôme de diverses maladies, caractérisé par une coloration jaune des tissus, provoqué par une présence anormale de pigments biliaires; p. méton., l'une de ces maladies. La mort par ictère grave et insuffisance hépatique a été signalée (Teissier, Duvoir dsNouv. Traité Méd., fasc. 2, 1928, p. 44).C'est Chauffard qui, en 1907 (...) a construit solidement et complètement l'édifice de l'ictère hémolytique congénital. Il a fixé ses caractères cliniques, ictère plus ou moins foncé sans décoloration des matières (...), ictère évoluant par poussées au cours desquelles le malade est anémié par déglobulisation (Ce que la Fr. a apporté à la méd.,1946, p. 224).Sous le nom d'ictère par hépatite on décrit actuellement des jaunisses provoquées par un virus qui lèse électivement les cellules hépatiques. On appelle également cette maladie ictère infectieux bénin ou ictère catarrhal ou hépatite épidémique (Quillet Méd.1965, p. 149) :La jaunisse ou l'ictère, que le public appelle aussi bile répandue, et qui souvent est la suite de l'engorgement ou de l'inflammation du foie, est cet état où toute la peau du corps, mais sur-tout celle du visage, et la conjonctive ou le blanc des yeux sont teints d'une couleur jaune, avec dégoût, amertume de la bouche, démangeaisons, urines jaunes...
Geoffroy, Méd. pratique,1800, p. 197. SYNT. Ictère cholostatique, chronique, épidémique, néonatal, nucléaire, physiologique; ictère d'inoculation; ictère par rétention. Rem. Dans l'usage cour., on dit plutôt jaunisse. Son teint naturellement brun se bistrait davantage. (...) deux fièvres bilieuses suivies de jaunisses. Ces ictères légers avaient laissé une trace aux conjonctives et à la paume des mains (Bourget, Sens mort, 1915, p. 29). REM. 1. Ictérigène, adj.Qui provoque un ictère. Découverte par Louis Martin et Pettit de la séro-agglutination du spirochète qui (...) constitue la méthode la plus fidèle de diagnostic de la spirochétose ictérigène (Ce que la Fr. a apporté à la méd.,1946, p. 18). 2. a) On relève qq. termes du domaine de la méd. formés avec ictéro- (représentant ictérique) + adj.
α) Ictéro-hémorragique, adj.Caractérisé par un ictère et des hémorragies. C'est pendant la guerre de 1914-18 que nous avons appris à connaître la spirochétose ictéro-hémorragique dont Inada et Ido, au Japon, venaient de découvrir l'agent pathogène (Ce que la Fr. a apporté à la méd.,1946, p. 18).Le leptospire de la fièvre ictéro-hémorragique (Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 708).On peut ainsi l'observer [la méningite] au cours de très nombreuses infections : (...) spirochétose ictéro-hémorragique (Quillet Méd.1965, p. 363).
β) Ictéro-mélanurique, adj.Relatif à un ictère et à de la mélanurie. Certains accès ictéro-mélanuriques ne durent que quelques heures (Vincent, Rieux dsNouv. Traité Méd., fasc. 5, 1, 1924, p. 227). b) Ictér(o)-,(Ictér-, Ictéro-) élém. formantdu gr. ι
́
κ
τ
ε
ρ
ο
ς, est entré dans la constr. de qq. mots scientifiques, le 2eélém., non autonome, étant d'orig. gr.
α) Ictérote, adj.(gr. ο
υ
̃
ς, ω
̓
τ
ο
́
ς « oreille »).Qui a des oreilles jaunes ou des taches jaunes sur chaque côté de la tête. Cf. A.-J.-L. Jourdan, Dict. (...) des termes usités dans les sc. nat., t. 1, 1834, p. 634.
β) Ictérocéphale, adj.Qui a une tête jaune.
γ) Ictéropode, adj.Qui a des pattes jaunes. Prononc. et Orth. : [iktε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. [1578 pathol. « jaunisse » (d'apr. FEW t. 4, p. 544a)]; 1611 (Cotgr.); 2. 1902 id. « coloration jaune de la peau due à la jaunisse » (Nouv. Lar. ill.). Empr. au lat. imp.icterus « ictère », du gr. ι
́
κ
τ
ε
ρ
ο
ς
« id. ». Fréq. abs. littér. : 16. Bbg. Quem. DDL t. 8, 9, 10, 13, 14 (comp.). |