| ICARIEN, -IENNE, adj. A. − Qui a rapport au personnage d'Icare ou à sa légende. L'audace icarienne (Lar. 19e). ♦ P. métaph. Il pleura pendant quatre heures, insensible en apparence comme une figure de pierre, mais souffrant de toutes ses espérances renversées (...) tout en lui s'était brisé dans cette chute icarienne (Balzac, Splend. et mis.,1846, p. 380).Elle demanda à la prière l'apaisement de sa pensée; mais ses élans icariens vers Dieu, à peine élevés, retombaient devant les profanes images du désir (Péladan, Vice supr.,1884, p. 26). − CIRQUE. Jeux icariens. Exercice de voltige. Les jeux icariens se combinent souvent aux sauts à la bascule (Arts et litt.,1935, p. 44-09) : ... on se hissait à force de poignets sur des plateaux presque inaccessibles; on sautait des crevasses larges et profondes; les bras ajoutés aux bras remplaçaient les cordes, et les épaules servaient d'échelons; ces hommes intrépides ressemblaient à une troupe de clowns livrés à toute la folie des jeux icariens.
Verne, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 104. B. − Qui a rapport, qui appartient à l'Icarie, île de la mer Égée. La population icarienne. Franchis les mers icariennes, Jeune Hélios au char doré, Et que les lyres déliennes Chantent sur un mode sacré (Leconte de Lisle, Poèmes ant.,1852, p. 53). Prononc. : [ikaʀjε
̃], fém. [-jεn]. Étymol. et Hist. 1721 mer icarienne (Trév.); 1829 jeux icariens (Boiste); 1832 (Say, Écon. pol., p. 277 : ailes icariennes). Dér. de Icare [lat. Icarus, gr. Ι
κ
α
ρ
ο
ς] héros gr. qui s'échappa du labyrinthe de Crète grâce aux ailes que lui avait fabriquées son père Dédale; comme il avait trop voulu s'approcher du soleil, la cire qui tenait les ailes fondit et il tomba dans la mer qui prit son nom; suff. -ien*. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 318. |