| HÉLICE, subst. fém. A. − GÉOM. ,,Courbe s'enroulant autour d'un cylindre, en coupant les génératrices sous un angle constant`` (Dew. Technol. 1973). Hélice circulaire; axe, pas, spires d'une hélice. L'image géométrique qui convient est plutôt, on l'a vu, celle de l'hélice et même de l'hélice conique qui s'élargit à chaque spire (Marrou, Connaiss. hist.,1954, p. 88) : 1. ... les courbes et les surfaces qui lui servaient [au géomètre] à représenter la construction de ses formes s'interrompaient ou dégénéraient tout à coup : tandis que le cône, l'hélice, la spirale, vont à « l'infini » sans aucun trouble, la coquille tout à coup se lasse de les suivre. Mais pourquoi pas un tour de plus?
Valéry, Variété V,1944, p. 15. B. − [P. anal. de forme] 1. ARCHITECTURE a) Courbe gauche que décrit un escalier qui s'enroule autour d'un axe médian. Escalier en hélice. À demi engagée dans l'antique mur éventré, une vis de saint-Gilles ruinée et comblée dont l'hélice fruste a l'air d'un monstrueux coquillage antédiluvien (Hugo, Rhin,1842, p. 139). b) Volute ornant un chapiteau de style corinthien. (Dict. xixeet xxes.). 2. BOT. Hélice (foliaire). ,,Courbe géométrique que l'on obtient en joignant, sur une tige, les insertions foliaires successives`` (Lar. encyclop.). Le plus souvent l'insertion des feuilles sur la tige se fait suivant deux hélices (Bot.,1960, p. 757 [Encyclop. de la Pléiade]).En hélice. Le tout pousse comme une plante folle éprise de soleil, et disposant ses feuilles en hélice autour d'un axe (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 115). C. − [P. anal. de mouvement] 1. MAR. et AÉRON. Appareil de traction, de sustentation ou de propulsion constitué de plusieurs pales solidaires d'un arbre, qui sert à mouvoir un navire ou un aéronef. Hélice motrice; branches, moyeu, pales de l'hélice; battements, coups, tours d'hélice; régulateur d'hélice. L'eau toute blanche, agitée par le passage rapide du lourd bâtiment, battue par l'hélice, moussait (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Peur, 1882, p. 797).L'arbre de l'hélice, vissant dans l'onde inerte ses quatre ailes frémissantes, ébranlait toute cette grande nef d'une rumeur perpétuelle (Mille, Barnavaux,1908, p. 252) : 2. L'avion, happé par l'hélice, fonce. Les premiers bonds sur l'air élastique s'amortissent et le sol enfin paraît se tendre, luire sous les roues comme une courroie. Ayant jugé l'air, d'abord impalpable puis fluide, devenu maintenant solide, le pilote s'y appuie et monte.
Saint-Exup., Courr. Sud,1928, p. 6. 2. P. ext. Appareil muni de pales perpendiculaires à un axe et qui produit le mouvement de l'air dans un ventilateur. Le petit ventilateur dont l'hélice pivotait sur un axe (Green, Moïra,1950, p. 36). REM. Hélicier, subst. masc.Ouvrier qui fabrique des hélices. Les faces du moyeu d'hélice peuvent être mal dressées (...) la retouche doit être faite par l'hélicier (Guillemin, Constr., calcul et essais avions,1929, p. 226). Prononc. et Orth. : [elis]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Archit. a) 1547 (dans un chapiteau corinthien) (J. Martin, trad. de l'Architecture de Vitruve, 51 rods Cah. Lexicol. t. 19, 1971, p. 95); b) 1690 escalier en helice (Fur.); 2. 1684 anat. (A. Furetière, Essais d'un dictionnaire universel, Amsterdam, p. 134); 3. id. géom. (Id., ibid.); 4. 1803, 29 mars « appareil de propulsion » hélice à vapeur (citation de Dallery ds Ch. Ballot, Intr. Machin., p. 410 d'apr. Brunot t. 9, p. 1215). Empr. au gr.
ε
́
λ
ι
ξ, -ι
κ
ο
ς « spirale » par l'intermédiaire du lat. helix. Fréq. abs. littér. : 137. |