| * Dans l'article "HÉBRAÏQUE,, adj." HÉBRAÏQUE, adj. A. − Qui concerne les Hébreux, qui leur appartient. J'en conjecturai que, portant un nom hébraïque, cette fille devait être hébraïque. Ses traits orientaux corroboraient cette opinion (Borel, Champavert,1833, p. 124).Cette unité d'Israël que le fils de la Judée essayait de préparer par la restauration du langage et du génie hébraïques (Tharaud, An prochain,1924, p. 228).Écrivains de langue hébraïque (Arts et litt.,1936, p. 54-2) : 1. Transcendant la perspective antique, à laquelle la philosophie grecque a donné son expression la plus élevée, la prophétie hébraïque ne veut pas connaître l'homme dans sa nature spécifique, dans son essence, mais dans son émergence personnelle, dans son existence.
Univ. écon. et soc.,1960, p. 64-5. − En partic. Qui est ou semble caractéristique des Hébreux. Nez, profil hébraïque. Tout hébraïque qu'il était d'esprit et de vocation précoce pour le Temple, Bossuet ne savait pas et ne sut jamais l'hébreu (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 2, 1862, p. 347).MlleFix, la fine comédienne aux longs yeux hébraïques, allait épouser un grand financier et mourir en couches (A. Daudet, Trente ans Paris,1888, p. 50). Rem. a) Hébraïque est gén. synon. de israélite ou de juif. b) Hébraïque qualifie le plus souvent une chose; cependant, utilisé comme fém. de hébreu, il qualifie parfois une personne (supra Borel, loc. cit.). B. − P. méton. Qui concerne la langue des Hébreux, qui lui appartient. Alphabet, caractère, écriture, lettre hébraïque; mot, phrase, radical, verbe hébraïque; dictionnaire, grammaire hébraïque. Adam, d'après la valeur originelle des racines hébraïques, suivant Fabre d'Olivet, se trouve signifier l'homme universel (Leroux, Humanité, t. 2,1840, p. 515).Naphte est un mot d'origine chaldéenne ou hébraïque (Chartrou, Pétroles natur. et artif.,1931, p. 3) : 2. Ces deux conjugaisons hébraïque et grecque, l'une si simple et si courte, l'autre si composée et si longue, semblent porter l'empreinte de l'esprit et des mœurs des peuples qui les ont formées...
Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 544. − En partic. a) Qui est écrit (ou exprimé) en hébreu. Bible, genèse hébraïque; grimoire, original, texte hébraïque; littérature, poésie hébraïque; épigraphie hébraïque; chant, diction, locution hébraïque. Je revois encore un pieux pèlerin, vêtu de la souquenille des Juifs polonais : il déchiffrait les inscriptions hébraïques, il cherchait la sépulture d'un rabbin vénéré en Pologne (Vogüé, Morts,1899, p. 155) : 3. ... la critique biblique voit un véritable précurseur en Abraham ibn Ezra au xiiesiècle. Celui-ci (...) au cours de son commentaire hébraïque du pentateuque, montre qu'il soupçonnait déjà (...) la question des sources du pentateuque...
Weill, Judaïsme,1931, p. 75. b) Où l'enseignement est donné en hébreu. On créa (...) sur l'argent du fonds national, des écoles purement hébraïques. Elles se sont multipliées depuis la déclaration Balfour (Tharaud, An prochain,1924, p. 232).Ces documents [les manuscrits de la mer Morte] (...) sont tous aujourd'hui rassemblés à la Bibliothèque de l'Université hébraïque, à Jérusalem, où ils sont religieusement conservés (Philos., Relig., 1957, p. 42-2). − Emploi subst., rare. Synon. de hébreu.Fritz Bruce, lui aussi (...) disait des choses que je ne démêlais pas toujours très bien, surtout quand il s'exprimait en son patois qui m'était un peu comme de l'hébraïque (Toulet, Mar. Don Quichotte,1902, p. 78). REM. 1. Hébraïquement, adv.Conformément au génie de l'hébreu. Pour l'Ancien Testament tout au moins, il ne me paraît pas possible de traduire mieux lorsqu'elle [la Bible angl. de 1611] traduit bien, je dirais même qu'il ne me paraît pas possible de traduire aussi bien hébraïquement (elle a fait passer dans la langue des tournures hébraïques) (Green, Journal,1947, p. 128). 2. -hébraïque, élém. de compos.Il [le music-hall] est né dans la ville basse, dans les quartiers juifs, sorte de commedia dell'arte néo-hébraïque, nommée burlesk (Morand, New-York,1930, p. 168). Prononc. et Orth. : [ebʀaik]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. Ca 1450 (Mistere du Viel Testament. XXVIII, 23397, t. 3, p. 268 : peuple hébraïque). Empr. au lat. chrét.hebraicus adj. « hébreu » (Prologue de l'Ecclésiastique dans la Vulgate : verba hebraica, trad. du gr. des Septante : ε
̔
ϐ
ρ
α
ι
̈
σ
τ
ι
̀
λ
ε
γ
ο
́
μ
ε
ν
α), lui-même empr. au gr. Ε
ϐ
ρ
α
ι
̈
κ
ο
́
ς (var. de Luc 23, 38), dér. de Ε
ϐ
ρ
α
ι
̃
ο
ς (hébreu*). Fréq. abs. littér. : 164. |