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HYPOSTASE, subst. fém.
I. − MÉDECINE
A. − Vx. Sédiment dans un liquide organique (spécialement dans les urines). (Dict. xixeet xxes.).
B. − ,,Accumulation de sang dans les parties déclives des poumons chez les malades placés en décubitus dorsal prolongé et dont la circulation est perturbée`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Il alla prendre deux oreillers sur le lit, vint se rasseoir, et, le buste droit pour éviter l'hypostase, il commença avec précaution ses exercices respiratoires (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 769).
II. − PHILOS. et THÉOL.
A. − [Doctrine néo-platonicienne] Principe divin. La base de cette philosophie [de Philon] était une sorte de métaphysique abstraite, introduisant dans la Divinité unique des hypostases diverses (Renan, Évangiles,1877, p. 415).Le dogme chrétien, qu'il [Averroès] confondait avec la doctrine des hypostases alexandrines (Théol. cath.t. 4, 1, 1920, p. 1222).
B. − [Dogme chrétien] Chacune des trois personnes divines, considérée comme substantiellement distincte. Il y a en Dieu trois hypostases et une seule nature (Ac.) Cette vieille question, débattue pendant des ans : le Christ a-t-il été attaché, seul, sur la croix ou bien la Trinité, une en trois personnes, a-t-elle souffert, dans sa triple hypostase, sur le gibet du Calvaire? (Huysmans, À rebours,1884, p. 108).
III. − LING. Substitution d'une catégorie grammaticale à une autre (d'apr. Mar. Lex.).
Prononc. et Orth. : [ipɔstɑ:z] ou [-a:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1398 méd. ypostasie (Somme Me Gautier, B.N. 1288, fo125a ds Gdf. Compl.); 1575 hypostase (Paré, Œuvres, livre XXVI, chapitre 14, éd. J.-F. Malgaigne, t. 3, p. 615); 2. 1541 théol. (Calvin, Institution chrétienne, livre I, chapitre 13, éd. J.-D. Benoit, t. 1, p. 146); 3. 1926 philos. (Lalande); 4. 1933 ling. (Mar. Lex.). Empr. au gr. υ ̔ π ο ́ σ τ α σ ι ς « action de se placer en dessous » d'où « support; sédiment, dépôt » en médecine, et en philos. « substance, c'est-à-dire réalité »; le sens 2 est empr. au lat. eccl. hypostasis désignant les trois personnes divines dans la Trinité en tant qu'on les considère comme substantiellement distinctes. Fréq. abs. littér. : 24. Bbg. Holstein (H.). Hypostases divines... Foi Lang. 1977, no2, pp. 115-120. - Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, p. 52.