| * Dans l'article "HYGIÈNE,, subst. fém." HYGIÈNE, subst. fém. A. − Branche de la médecine qui traite de tout ce qu'il convient de faire pour préserver et pour améliorer la santé. Manuel, traité d'hygiène. Il est probable même que la longévité diminue, bien que la durée moyenne de la vie soit plus grande. Cette impuissance de l'hygiène et de la médecine est un fait étrange (Carrel, L'Homme,1935, p. 212).Le père de Marcel Proust était professeur d'hygiène (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 198). ♦ Hygiène publique. ,,Partie de l'hygiène ayant pour objet la prévention des maladies contagieuses épidémiques`` (Méd. Biol. t. 2 1971). L'hygiène publique a inventé les crachoirs comme Dieu a inventé les femmes. La pureté n'exige pas la rétention, mais l'exutoire (H. Bazin, Vipère,1948, p. 247). ♦ Hygiène sociale ,,L'hygiène sociale s'efforce de prévenir les maladies non contagieuses ou contagieuses, mais non épidémiques, qui en raison de leur durée ont un retentissement social important et à cause de cela sont dites maladies sociales`` (Deguiral, Hyg. soc.,1953, p. 5).Il travaille bien Michou : aussi le voit-on premier en toute matière : arithmétique, dessin, hygiène sociale, calligraphie (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 224). ♦ Hygiène individuelle. L'hygiène individuelle, fondée sur la physiologie, enseigne les préceptes dont l'observation est de nature à maintenir et à développer la santé (R. Sand, Méd. soc., Bruxelles, 1950, p. 7). B. − P. méton. 1. a) Ensemble des mesures, des procédés et des techniques mis en œuvre pour préserver et pour améliorer la santé. Conseils, règles, précautions, soins d'hygiène; manquer d'hygiène. Il faut se secouer, aller faire une bonne promenade (...) car il ne faut pas commencer [à écrire] fatigué. Voilà mon hygiène, et je sors de ces crises habituellement avec succès ou du moins avec plaisir (Sand, Corresp., t. 5, 1864, p. 63).La saleté. Mauvaise hygiène de certains hôpitaux. Ceux qui n'ont pas la tuberculose l'attrapent à l'hôpital (Barrès, Cahiers, t. 9, 1911, p. 177) : 1. ... les agents d'immigration, majestueux portiers d'une Grande-Bretagne où les étrangers n'étaient admis que sur références et où les touristes anglais étaient heureux de se retrouver, après un séjour sur un continent sans hygiène ni moralité.
Morand, Londres,1933, p. 70. − Hygiène + adj. de relation indiquant le domaine concerné.Hygiène alimentaire, bucco-dentaire, sexuelle (cf. Méd. Biol., t. 2 1971). b) En partic. − Hygiène corporelle ou, absol., hygiène. Ensemble des soins de propreté corporelle. Il avait d'incroyables scrupules de conscience et d'hygiène, un besoin constant de propreté morale et physique (A. France, Crainquebille, O. Dupont, 1904, p. 142).Des Cigales se lève en chantonnant, se lave promptement, l'hygiène n'est pas faite pour les poètes (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 28). ♦ Hygiène féminine, intime. − Hygiène mentale. ,,Ensemble des mesures conçues sur le plan de la collectivité pour assurer le dépistage et le traitement des maladies mentales, organiser leur prophylaxie, assurer une meilleure adaptation des sujets à leur milieu et à leur travail`` (Méd. Biol. t. 2 1971) : 2. ... les inspections faites par les soins du Comité National d'Hygiène Mentale ont montré qu'au moins 400 000 enfants, élevés dans les écoles publiques, sont trop peu intelligents pour suivre utilement les classes.
Carrel, L'Homme,1935, p. 184. 2. P. métaph. L'ascèse de la volonté, la discipline, une meilleure hygiène de l'âme (Amiel, Journal,1866, p. 165).Je me suis roulé depuis un mois dans Wilhelm Meister. Je ne connais rien de plus fort. Je lis ça dans une traduction (en attendant mieux) que tu pourrais aussi bien lire. Et les sonates de Beethoven, qui apprennent énormément. Voilà mes dernières hygiènes (Gide, Corresp. [avec Valéry], 1892, p. 173) : 3. Et c'est en somme une façon comme une autre de résoudre le problème de l'existence, qu'approcher suffisamment les choses et les personnes qui nous ont paru de loin belles et mystérieuses, pour nous rendre compte qu'elles sont sans mystère et sans beauté; c'est une des hygiènes entre lesquelles on peut opter, une hygiène qui n'est peut-être pas très recommandable, mais elle nous donne un certain calme pour passer la vie, et aussi − comme elle permet de ne rien regretter, en nous persuadant que nous avons atteint le meilleur, et que le meilleur n'était pas grand'chose − pour nous résigner à la mort.
Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 948. REM. Hygiéno-diététique, adj.Qui a rapport à la fois à l'hygiène et à la diététique. Enfin les préparations arsenicales (...) sont utiles pour soutenir l'état général, ainsi que toutes les prescriptions hygiéno-diététiques (Laederich dsNouv. Traité Méd., fasc. 4, 1925, p. 443).Les règles de la cure hygiéno-diététique ont été instaurées en Allemagne dans la deuxième moitié du xixesiècle par Brehmer et Detweiller (Ce que la Fr. a apporté à la méd.,1946, p. 116).Le traitement des péritonites tuberculeuses est un peu superposable à celui des pleurésies séro-fibrineuses tuberculeuses. Le repos et la cure hygiéno-diététique sont indispensables (Quillet Méd.1965, p. 159). Prononc. et Orth. : [iʒjεn]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1575 Hygiaine ou Diaitetique (Paré, Introduction à la Chirurgie, chap. III ds
Œuvres, éd. J.-F. Malgaigne, t. 1, p. 31); 1808 hygienne morale (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 2, p. 369); 1833, 12 nov. hygiène publique (Circulaire de Thiers, ministre du Commerce et des Travaux publics, in J. Rochard, Encyclopédie d'hygiène, VIII, 592 ds Quem. DDL t. 8). Empr. au gr.
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ν « la santé », neutre subst. de l'adj. υ
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ς « qui contribue à la santé; qui concerne la santé », lui-même dér. de υ
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ς « sain, bien portant ». Fréq. abs. littér. : 423. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 149, b) 635; xxes. : a) 650, b) 940. DÉR. Hygiéniste, subst.Spécialiste en matière d'hygiène. La santé des pauvres est ce qu'elle peut être, disaient les hygiénistes; mais celle des riches laisse à désirer (A. France, Île ping.,1908, p. 405).La prémunition contre la tuberculose au moyen du vaccin de Calmette et Guérin retient chaque jour davantage l'attention des hygiénistes et des médecins (Ce que la Fr. a apporté à la méd.,1946, p. 52).− [iʒjenist]. Att. ds Ac. 1935. − 1reattest. 1830, 12 mai (Balzac,
Œuvres div., t. 1, p. 444); de hygiène, suff. -iste*. − Fréq. abs. littér. : 23. |