| HOURDER, verbe trans. MAÇONNERIE A. − Liaisonner des matériaux (plâtras, briques, moellons, etc.) au moyen de plâtre, de mortier ou de ciment. Ce mur sombre, chiné de traits blancs par des raies de plâtre qui hourdaient ses fissures et bouchaient ses brèches (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 154). − Au part. passé. Les travaux de fondation s'effectuaient en maçonnerie hourdée à la chaux (Cléret de Langavant, Ciments et bétons,1953, p. 76). B. − En partic. Garnir d'un hourdis (cf. hourdis1A). L'isolement entre ces panneaux et les voûtains contribue beaucoup à empêcher la sonorité de ces planchers de fer, sonorité désagréable, fussent-ils hourdés en briques creuses ou en carreaux de plâtre cellulaires (Viollet-Le-Duc, Archit.,1872, p. 127). − Au part. passé. La tremblante maison à pans hourdés (Balzac, E. Grandet,1834, p. 6) : Impossible de reconnaître l'état des assemblages et boulonnages ainsi engagés dans le hourdis, et de prévenir par conséquent un accident. Que pour des maisons particulières on fasse ainsi des planchers hourdés, il n'y a pas grand inconvénient, car les habitations, dans une grande ville, ne sont pas destinées à durer plusieurs siècles, mais pour des monuments qui doivent vivre autant qu'une cité, ces procédés de structure mi-partie en fer et hourdis, amèneront des catastrophes.
Viollet-Le-Duc, Archit.,1872p. 68. − P. ext. Construire (un plancher, une cloison) en disposant une armature, un lattis garni de hourdis (cf. hourdis1A) et recouvert d'une couche de gros plâtre (hourdis, cf. hourdis1B). Si l'on veut hourder le comble à l'intérieur, il suffit (...) de passer des barres de fer de champ, pour toute la partie du comble à hourder (...) de réunir ces barres par quelques entretoises, des fentons et de faire les hourdis sur cette armature sous-jacente (Viollet-Le-Duc, Archit.,1872p. 346). Rem. Vx. Garnir de hourds. Chemin de ronde hourdé (Rob.). Prononc. et Orth. : [uʀde] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1835. La forme hourdir (aux sens A et B supra) est attestée par Chabat 1881, Lar. 20e, Lar. encyclop., Lexis 1975. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 « consolider (un bateau) » (Benoit de Ste-Maure, Troie, 17468 ds T.-L.); 2. fin du xiies. « garnir de claies; fortifier » (Moniage Guillaume, 4042, ibid.); 3. 1547 « maçonner grossièrement avec du plâtre » (J. Martin, trad. de Vitruve, Architecture, fo24 rods IGLF); 4. 1610 hourder un plancher (F. de Mallevoüe, Les Actes de Sully passés au nom du roi, 172 ds IGLF). Dér. de hourd*; dés. -er. |