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HOLOCAUSTE, subst. masc.
A. − RELIGION
1. Sacrifice religieux, pratiqué notamment par les Hébreux aux temps bibliques, et au cours duquel la victime (uniquement animale chez les Hébreux) était entièrement consumée par le feu. Je veux me tenir devant toi continuellement comme un bélier sur l'autel, comme un holocauste qui fume (Flaub., Tentation, 1856, p. 649).Cette pièce (...) célèbre le combat entre deux héros représentant des tribus rivales (...). Son dénouement est l'acceptation par le prisonnier du sacrifice rituel qui le destine à mourir en holocauste (Encyclop. univ.t. 131972, p. 463).Cf. bûcher1B 1 a :
1. [Dieu] réprouve le culte idolâtrique et purement extérieur qu'on lui rend à Samarie aussi énergiquement que les cultes chananéens infiltrés en Israël. Il préfère la piété, le culte intérieur, aux holocaustes et aux sacrifices. Théol. cath.t. 4, 1, 1920, p. 988.
SYNT. Holocauste expiatoire, propitiatoire; holocauste d'expiation; holocauste du Temple; autel, fumée des holocaustes; bœufs, viande des holocaustes; faire, offrir un holocauste.
2. P. ext.
a) Sacrifice, offrande. Quand cette urne [l'urne des pleurs], sera remplie, le grand sacrificateur la prendra dans ses mains; il la présentera à son pere en holocauste; puis il la répandra sur le royaume de l'homme, et la vie nous sera rendue (Saint-Martin, Homme désir, 1790, p. 269).
En partic. [En parlant d'une pers., d'une collectivité] L'holocauste du roi martyr [Louis XVI] ne fut suivi ni d'une pompe funéraire, ni d'un sacre (Chateaubr., Mél. hist.,1827, p. 307).On était un vendredi (...) jour du plus grand sacrifice, où Jésus s'offre en holocauste pour racheter les péchés des hommes (Tharaud, Trag. de Ravaillac, 1913, p. 149).Cf. donner I A 1 b β :
2. ... si tant d'hommes et de femmes, dans le monde libre, ont volontiers souffert, combattu, travaillé, (...), si tant de villes et de villages se sont offerts en holocauste pour le salut commun, il ne serait pas tolérable, il ne serait même pas possible, qu'il ne sortît point, de tant de deuils, de sacrifices et de ruines, un grand et large progrès humain. De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 658.
b) P. méton. Victime. Mais toute faute peut être expiée; un holocauste divin s'offrira en sacrifice (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t. 1, 1831, p. 10).Il avait devant lui un homme allant à la mort (...) holocauste lamentable d'une société frappée de folie qui pense que le génie la souille (Bloy, Désesp., 1886, p. 147).V. consomption ex. 1 :
3. − ... Tu n'ignores pas que le genre humain se fera un dieu qui ne sera pas du tout indifférent sur le culte qu'il faudra lui rendre? − ... j'aurais le temps de mourir avant... − Mais tes enfants, malheureux! (...) seront holocaustes. − Ils auront la ressource de se faire sacrificateurs. Veuillot, Odeurs de Paris, 1866, p. 182.
c) Au fig. Sacrifice.
[En parlant des manifestations de l'affectivité, de l'intelligence] Accepte sans dédain les souffrances que j'apporte en holocauste à tes pieds; laisse-moi consumer ma vie et brûler mon cœur sur l'autel que je t'ai dressé (Sand, Lélia, 1833, p. 97) :
4. C'est peut-être le grand sacrifice à offrir à Dieu, que le sacrifice de ses répugnances et de ses aversions. S'immoler soi-même à une volonté divine, cet holocauste quotidien et secret, est d'une beauté qui ne s'use point. Amiel, Journal, 1866, p. 513.
[En parlant d'une chose abstr.] V. équité ex. 2 :
5. ... la poursuite de la pure énergie lumineuse, à laquelle se livre l'impressionnisme, va dissoudre la matière elle-même. Désintégrée, éparpillée en des myriades d'éclats colorés, elle est abandonnée en holocauste à la lumière vibrante. Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 158.
B. − Destruction totale, anéantissement.
1. [En parlant d'une collectivité ou, plus rarement, d'une pers.] Holocauste épouvantable, sanglant; holocauste nucléaire. La République rêvée en juillet aboutissait aux massacres de Varsovie et à l'holocauste du cloître Saint-Merry (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 174).Il (...) s'agit (...) de savoir maintenant (...) si l'Europe − chrétienne toujours − même dans les pays où elle se croit à jamais détachée du Christ − survivra à l'holocauste indéfiniment renouvelé de son héroïque jeunesse (Mauriac, Journal occup., 1944, p. 338).La guerre fut, cette guerre, qui, durant quatre années, réclame des holocaustes monstrueux (La Varende, Valse Sibélius, 1953, p. 143).
En partic. Massacres systématiques effectués dans les camps de concentration allemands au cours de la dernière guerre mondiale. L'holocauste énorme, indéfiniment ravitaillé, et auquel tous les peuples d'Europe pourvoient; huit millions d'innocents torturés et brûlés, sans compter ce que dévore la bataille (Mauriac, Bloc-notes, 1958, p. 116).Ces choses simples, dites à cette mer humaine revêtaient un aspect de singulière grandeur. Pour les exprimer en ce lieu, en l'an 1979, où fleurissent antisémitisme et mensonges énormes sur l'Holocauste, il fallait à un Pontife polonais un courage tranquille exceptionnel en notre siècle. Jean-Paul II a tenu la gageure (La Rumeur d'Auschwitzds Tribune juive, 15-21 juin 1979, no572, p. 6).
P. ext. Si nous nous taisons face à tous les goulags, à tous les Cambodge, à toutes les ratonnades et tous les Santiago du monde, nous laissons faire une série de massacres qui, mis bout à bout deviennent l'Holocauste de notre temps (Télérama, 14 mars 1979, no1522, p. 3).
2. [En parlant d'une chose concr.] À quoi bon écrire tout ceci? Ne sais-tu pas que tu vas le détruire un jour? Tu as jeté déjà au feu des livres entiers (...). Je ne sais comment Le Malfaiteur et le manuscrit de mon journal ont échappé à l'holocauste (Green, Journal, 1954, p. 238).
Prononc. et Orth. : [ɔloko:st] ou [-lɔkɔst]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1200 (Job, 301, 21.22 ds T.-L.). Empr. au lat. chrét.holocaustum « sacrifice d'adoration dans lequel la victime offerte à Dieu est totalement consumée par le feu de l'autel (Lév. I, 1-17; VI, 1-6; XXI, 17-25) », gr. ο ̔ λ ο ́ κ α υ σ τ ο ν (d'apr. D.S. Blondheim ds Romania t. 50, p. 585), ο ̔ λ ο ́ κ α υ σ τ ο ς (id., ibid. t. 49, p. 350), de ο ́ λ ο ς « tout » et κ α υ σ τ ο ́ ς « brûlé ». Fréq. abs. littér. : 191.