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* Dans l'article "HOLLANDAIS, -AISE,, adj. et subst."
HOLLANDAIS, -AISE, adj. et subst.
A. − Qui est originaire de la Hollande, région occidentale des Pays-Bas; p. ext. usuel qui est originaire de toute province des Pays-Bas.
1. [En parlant d'une pers.] (Celui, celle) qui est né en Hollande, qui y habite. Un gros homme vêtu de noir, vrai marin hollandais (Michelet, Chemins Europe, 1874, p. 371).Le vieux canal où les filles hollandaises, jadis, frappaient leur linge (Morand, New-York, 1930, p. 64) :
1. Elle était laborieuse, courageuse, adroite, propre comme une servante hollandaise, franche, juste, pleine de cœur et de dévouement. Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 303.
− [En parlant d'une collectivité] Peuple hollandais. Il fit une sortie violente contre la nation hollandaise et voulut me soutenir qu'il ne pouvait pas y avoir en Hollande un seul honnête homme (Mérimée, Mosaïque, 1833, p. 128).
♦ En partic. Colonie hollandaise. Territoire étranger dépendant politiquement et administrativement de la Hollande. Échappé de Cayenne (...) rôdant depuis deux ans dans la Guyane hollandaise (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 606).
2. [En parlant d'un animal ou d'une race animale] Race, vache hollandaise ou subst. une hollandaise. Vache, race bovine laitière de grande taille à pelage pie noir. Synon. frisonne.Les vaches auxquelles les nourrisseurs donnent la préférence sont : la flamande (...), la hollandaise (Pouriau, Laiterie, 1895, p. 153).Beaucoup des premières bêtes livrées, des frisonnes hollandaises, ont péri (Wolkowitsch, Élev., 1966, p. 38).
3. [En parlant d'une chose] (Ce) qui est propre à la Hollande ou à ses habitants.
a) [L'accent porte plus spéc. sur l'aspect extérieur du pays] Campagne, ville hollandaise. La première ville hollandaise [Rotterdam] où je m'arrêterai (Michelet, Journal, 1837, p. 775).Ces promenades qu'elle avait faites avec des amies dans la campagne hollandaise (Proust, Prisonn., 1922, p. 385) :
2. Au bout d'une demi-heure ce fatal brouillard commence à disparaître, et, à travers une gaze blanchâtre et légère qui flotte encore dans l'air, nous apercevons les villages, les arbres, les coteaux, frais, humides, semblables à ces paysages hollandais sur lesquels il semble qu'on vient de passer une éponge trempée d'eau. J.-J. Ampère, Corresp., 1826, p. 389.
b) [L'accent porte plus spéc. sur les réalisations dues à l'homme] Qui est fabriqué en Hollande. Un immense meuble de marqueterie hollandaise (Goncourt, Journal, 1874, p. 1017).L'ancienne salle de jeu n'a plus que des toupies hollandaises (Laforgue, Moral. légend., 1887, p. 75).Achetez des cigarettes, du bon gin hollandais (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 70) :
3. ... c'est le moulin infatigable dont la toile est toujours gonflée, la meule toujours en mouvement et le tic tac toujours babillard; c'est le moulin des peintres, le moulin du vieux Van Ryn, le moulin de Cuyp et de Van Der Neer, le moulin hollandais : en un mot, le moulin! Du Camp, Hollande, 1859, p. 7.
− BEAUX-ARTS. École hollandaise. Ensemble d'œuvres dues à des artistes qui s'imposèrent par leurs dons de paysagistes, de peintres de genre (scènes intimistes, portraits, natures mortes, maîtrise de la lumière et du clair-obscur) et dont l'apogée se situe au xviies. avec Rembrandt. Art, peinture hollandaise. C'est presque l'éclairage d'un tableau d'intérieur hollandais (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 133) :
4. Chacun semblait le but d'un vouloir différent. L'on eût dit du premier quelque tout neuf Rembrandt. C'étaient les mêmes fonds d'épaisses atmosphères Et d'obscurité chaude aux attrayants mystères; Mais jamais le pinceau du maître hollandais N'avait si loin poussé les ténèbres; jamais Si merveilleusement il n'en creusa les ondes Sous une transparence aux caresses profondes. Dierx, Poèmes, 1864, p. 73.
c) LING., emploi subst. masc. sing. Idiome germanique parlé en Hollande et qui comprend le néerlandais et le frison. MlleMérian (...) nous a donné en latin, en hollandais et en français, un admirable ouvrage pittoresque sur les insectes de Surinam (Michelet, Insecte, 1857, p. 162).
− Emploi adj. Idiome, patois hollandais. Cette affreuse langue hollandaise, langue bâtarde qui ressemble à de l'allemand mâtiné d'anglais (Du Camp, Hollande, 1859, p. 163) :
5. Il me parle d'un article fait sur moi par un littérateur de ses amis, article intraduisible en français, parce que la langue hollandaise est beaucoup plus riche que la langue française et ayant cinq ou six expressions pour rendre une chose qui n'en a qu'une chez nous... Goncourt, Journal, 1895, p. 767.
♦ P. méton. [En parlant d'un ouvrage] Rédigé en langue hollandaise. Il [E. du Perron] vient d'achever la traduction hollandaise d'un roman de Malraux (Larbaud, Journal,1934, p. 298).
B. − [Avec une valeur caractérisante] Qui a certaines caractéristiques propres à la Hollande ou à ses habitants.
1. [En parlant d'une pers. ou de l'un de ses traits physiques ou moraux] Qui a certains défauts, certaines qualités habituellement prêtées aux Hollandais. J'aimais son petit intérieur demi-rustique tenu avec une propreté hollandaise (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 340).Cet homme se rassit tranquillement dans son fauteuil et poursuivit avec ce flegme tout hollandais (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 421).
2. [En parlant d'une chose] Qui imite ou rappelle un trait, un style, une coutume, un art propre à la Hollande. Des femmes d'une extrême élégance, dans une lumière humide, hollandaise (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 898).
− ART CULIN. Sauce hollandaise ou subst. une hollandaise. Sauce préparée à partir de beurre fondu auquel on incorpore des jaunes d'œufs et du vinaigre. (Ac. Gastr. 1962).
3. Loc. À la hollandaise. À la manière des Hollandais. Son petit jardin médical, à la hollandaise, avec ses allées pavées de briques (Michelet, Journal, 1860, p. 538).
− ART CULIN. Accompagné d'une sauce hollandaise (cf. supra). Cabillaud à la hollandaise (Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 769).
REM. 1.
Hollandaisement, adv.À la manière, selon la coutume hollandaise. Ils causent entre eux (...) et se livrent à une joie hollandaisement calme (Du Camp, Hollande, 1859, p. 142).
2.
Hollandiser, verbe trans.Donner à un pays, à une personne le caractère de la Hollande. Emploi pronom. Tout à coup, son langage se brouille et se hollandise (Goncourt, Journal, 1871, p. 789).
3.
Hollando-, élément de compos. servant à former des adj. ou des subst. exprimant un rapport entre la Hollande et un autre pays.a)
Hollando-belge, Le prince d'Orange (...) criait aux hollando-belges : Nassau! Brunswick! (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 383).
b)
Hollando-français, -aise. -Il nous montre cela bonifacement, en patoisant un hollando-français (Goncourt, Journal, 1871, p. 789).
c)
Hollando-norvégien, -ienne. -L'accord hollando-norvégien de 1950 (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 151).
d)
Hollando-saxon, -onne. -Cette manifestation hollando-saxonne avait lieu en l'honneur du mardi-gras (Du Camp, Hollande, 1859, p. 178).
Prononc. : [ɔlɑ ̃dε] init. asp., fém. [-ε:z]. Étymol. et Hist. xiiies. [date du ms.] hollandais (Anseïs de Carthage, éd. J. Alton, 10083 var.). Dér. de Hollande (v. hollande1); suff. -ais*, -aise. Fréq. abs. littér. : 836. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 614, b) 1 428; xxes. : a) 614, b) 1 042. Bbg. Quem. DDL t. 3, 16. - Vidos (B.E.). Mots créés... R. port. Filol. 1951, t. 1, pp. 269-309.