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HIPPOCRATIQUE, adj.
A. −
1. Qui est dû ou attribué à Hippocrate. Méthode hippocratique. Les publications médicales sont d'origine très ancienne. Les Écrits hippocratiques, l'œuvre de Galien représentent en réalité la somme des connaissances de l'époque antique (Civilis. écr.,1939, p. 26-09).La médecine hippocratique considérait le tempérament comme la résultante du mélange de quatre humeurs, (...). Le renouveau de l'humorisme a ramené certains médecins de tendance néo-hippocratique à la doctrine des tempéraments évidemment conçue sur un mode moins archaïque (Delay, Ét. psychol. méd.,1953, p. 152).
2. Qui se fonde sur la doctrine d'Hippocrate. Les médecins hippocratiques et galéniques ont longtemps régné (C. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p. 131).
3. Péj. et littér. Qui caractérise Hippocrate ou, p. ext., un médecin quelconque. J'avais besoin (...) que le docteur vînt à mon aide. Il entra, salua tout le monde avec un sérieux hippocratique (Jouy, Hermite, t. 5, 1814, p. 209).
B. − PATHOLOGIE
1. Doigts, ongles hippocratiques. Doigts, ongles atteints d'hippocratisme (v. ce mot B). Les doigts (...) sont atteints de déformations hippocratiques avec élargissement de la phalangette en baguette de tambour et incurvation des ongles en verre de montre (Ravault, Vignon, Rhumatol.,1956, p. 571).
2. Face, faciès hippocratique. Expression caractéristique du visage d'un moribond. Il ne mourra point, se disait-il, tout en examinant le jeune duc; il n'a pas la face hippocratique (Gautier, Fracasse,1863, p. 437).
3. Succussion hippocratique. ,,Bruit venant de la rencontre de l'air avec le liquide de la plèvre`` (Pt Lar. Méd. 1976). Laennec, définissant les signes d'auscultation ou de palpation, les a baptisés de ces termes dont le sens et la valeur n'ont guère changé : (...), succussion hippocratique (Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 602).
Prononc. et Orth. : [ipɔkʀatik]. Att. ds. Ac. 1878. Étymol. et Hist. [1500 ds Lexis] 1. 1658 « relatif à Hippocrate, à sa doctrine » ici p. plaisant. (Saint-Amand, Desbauche hipocratique [titre] ds Œuvres complètes, éd. Ch. L. Livet, t. 2, p. 88); cf. 1702 médecin... hipocratique (Dancourt, L'Opérateur Barry, Prologue ds Quem. DDL t. 13); en partic. 1814 face hippocratique (Nysten); 2. 1814 « digne d'Hippocrate » d'où p. ext. « d'un médecin » un sérieux hippocratique (Jouy, loc. cit). Dér. du nom d'Hippocrate, célèbre médecin gr. (Ves. av. J.C.), lui-même empr. au lat. class. Hippocrates, gr. Ι π π ο κ ρ α ́ τ η ς; suff. -ique*. Cf. le b. lat. hippocraticus fin ives. (Prudence ds Gaffiot); hippocratique est probablement attesté antérieurement à 1658, indirectement par l'adv. hippocratiquement « à la manière d'Hippocrate », 1579 (H. Estienne, Precellence, p. 214 ds Hug.). Fréq. abs. littér. : 27. Bbg. Quem. DDL t. 8.