| HINDOU, -OUE, adj. et subst. A. − Vieilli 1. De l'Inde, qui appartient ou se rapporte à ce pays, à ses habitants, à sa civilisation. Synon. indien.Coolie, paria, prince hindou; art, droit hindou; esclave, princesse hindoue; civilisation, pensée, philosophie hindoue; pagode, sculpture, race hindoue. Le torse Sanchi en grès rouge, du cinquième siècle, le plus pur exemplaire de la statuaire hindoue (Morand, Londres,1933, p. 163) : 1. Que faire, lorsque des famines inévitables condamnent des millions de malheureux à mourir de faim? Le pessimisme hindou avait pour principale origine cette impuissance. Et c'est le pessimisme qui a empêché l'Inde d'aller jusqu'au bout de son mysticisme, puisque le mysticisme complet est action.
Bergson, Deux sources,1932, p. 239. − Loc. À l'hindoue. À la mode indienne. Dans ces soies légères, drapées à l'hindoue, suivant une tradition séculaire, jamais le même pli ne se creusait sur son corps (Tharaud, Dingley,1906, p. 48). − Emploi subst. Personne habitant l'Inde ou originaire de l'Inde. Le Teraï est une séparation tranchée entre l'Hindou aryanisé de la plaine et les peuples mongoloïdes des pentes hymalayennes (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 281).Les assauts vaillamment répétés des Américains, des Hindous, des Néo-Zélandais (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 268). 2. LING. Qui est en hindi, hindoui ou hindoustani, langue parlée en Inde. Littérature hindoue. Un long corridor dont les murs étaient couverts d'hiéroglyphes hindous (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 410).Tant de serments, tant de recours aux vertus émouvantes ou au vocabulaire hindou (Mounier, Traité caract.,1946, p. 403). − Emploi subst. masc. Ici on parlait latin, là grec, ailleurs slave, plus loin arabe, persan ou hindou (Hugo, Rhin,1842, p. 440). B. − De l'hindouisme, qui appartient, qui se rapporte à cette religion (sans référence à la nationalité). Croyances, religions hindoues; mythes, rites, védas hindous; panthéisme, sage, mage, ascète hindou; mystique, mythologie hindoue. Et par les fenêtres les arbres bourgeonnant prirent un aspect de dieux hindous avec leurs cent bras (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 307).Comme certains yoghis hindous, Ricarda voulait développer en lui des pouvoirs supra-normaux (Abellio, Pacifiques,1946, p. 140) : 2. Par lui [l'inconscient], enseignait la pensée hindoue, l'homme peut aller au delà de son moi, atteindre le soi, où, plus loin que les problèmes de l'individu, se rejoint une unité reconquise, hors des phénomènes et du devenir, l'essence (le purusha), l'être, ce qu'il appelle Dieu.
Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 340. − Emploi subst. Adepte de l'hindouisme. Synon. hindouiste, brahmaniste.Nîrvana, yoga, acupuncture des hindous; les hindous et les bouddhistes, les hindous et les musulmans. Les différentes religions, les chrétiens, les hindous et beaucoup d'autres, se prétendent aussi avant tout humanistes (Sartre, Existent.,1946, p. 118).Ses conclusions sont presque les mêmes que celles des Hindous : détachement, vanité de l'action, sensation nette d'un être divin qui du bout de son doigt remue les mondes (Montherl., Notes théâtre,1954, p. 1083) : 3. ... mais le catholique à qui il manque tant de choses et qui paraît spirituellement si pauvre aux yeux des Hindous est pourtant dans la vérité; je crois que l'Hindou cherche la paix dans le divin à l'exclusion de la croix; pourtant que de chrétiens cherchent inconsciemment un christianisme qui ne comporte pas de croix!
Green, Journal,1949, p. 259. Prononc. et Orth. : [ε
̃du]. Forme indou (Hugo, Religions et religion, 1880, p. 180 et Nouveau, Valentines, 1886, p. 125). Étymol. et Hist. 1653 indou adj. « de l'Inde » et subst. (La Boullaye Le Gouz, Voyages et observations, p. 139, 140); 1832 les hindous « habitants de l'Inde » (Balzac, L. Lambert, p. 93). Dér. du nom géographique Inde; utilisé pour pallier l'ambiguïté de indien*. Fréq. abs. littér. : 324. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 79, b) 619; xxes. : a) 388, b) 744. |