| HERBORISTE, subst. A. − Personne habilitée à vendre des plantes médicinales. La boutique d'un herboriste; pharmacien herboriste; herboriste botaniste. La mystérieuse arrière-boutique des herboristes à demi sorciers, qui vendent des breuvages (Coppée, Vrais riches,1891, p. 62).J'aimais beaucoup cette boutique, elle avait un air cynique et entêté (...). La vieille herboriste est morte l'an dernier et son neveu a vendu la maison (Sartre, Nausée,1938, p. 64) : ... jamais un homme, fût-il soupçonné d'être herboriste, n'avait été mis hors du droit commun. Du reste, poursuivait-il, la profession d'herboriste est humble, mais honorable : elle remonte à Pline l'Ancien, si malheureusement calciné pour avoir cueilli un rhododendron dans le cratère du Vésuve.
Reybaud, J. Paturot,1842, p. 216. B. − Vieilli. Personne qui connaît les plantes, se livre à l'étude de la botanique. C'est un grand herboriste (Ac.1798-1878).Je ne voulus pas me priver d'un plaisir que je goûte vivement parce qu'il fait le charme de mes études d'herboriste. Je connais le bonheur que donnent, lorsque vient l'hiver, les plantes d'un herbier d'été (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 179). REM. Herbaliste, subst.,synon. de herboriste.Une semaine s'est à peine écoulée que je me retrouvai aux portes de Glasgow, mêlé à un couple d'herbalistes qui cherchaient des simples (Nodier, Fée Miettes,1831, p. 181). Prononc. et Orth. : [ε
ʀbɔ
ʀist]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1442 herboliste « celui qui connaît les vertus médicinales des plantes » (P. Ferguet, Mirouer de la vie hum., f. 101 rods Gdf. Compl., s.v. arboriste); 1499 [date d'impr.] arboliste (La grande Nef des fous du monde, fol. 36 rods Mén. 1750, s.v. herboliser); 1545 herboriste (G. Guéroult, Hist. des Plantes, 315 ds Delb. Notes mss); 2. 1690 « celui qui tient un commerce de plantes médicinales » (Fur.). Empr. aux parlers méridionaux; il est dér. du représentant du lat. class.herbula « petite herbe » dimin. de herba « herbe », cf. a. prov. erbolestier, albolestier 1379 « marchand de légumes verts », erbolaria, erboliera 1366 « marché aux herbes » (Pansier), herbolarie 1466 « id. » ds Lévy; les formes en ar- résultent de l'hésitation en m. fr. entre ar- et er- (v. aussi herboriser); le changement de l en r, herboliste devenant herboriste 1545 (supra), s'explique − soit par l'infl. des mots de la famille de arbre*, − soit par l'assimilation de l'l à l'r précédente, peut-être déjà en prov. (FEW t. 4, p. 408b). Fréq. abs. littér. : 59. |