| ![]() ![]() ![]() ![]() HARPER2, verbe trans. A. − Vieilli, pop. ,,Prendre et serrer fortement avec les mains`` (Ac.). On vous harpe mon homme et on l'entraîne en prison (Besch.1845).P. métaph. Alors le remords fondit sur lui, le harpa, le tenailla sans trêve (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 17). ♦ P. ext. Arrêter quelqu'un et le retenir. Une marchande de vins était là embusquée dans un coin de la cour, les harpant au passage, attendant qu'ils eussent touché leur paie pour leur soutirer des acomptes (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 288): ... quand il pouvait harper sur les chemins quelque barbouilleur de passage, il lui faisait dessiner sous ses yeux ce qu'il se permettait naïvement d'appeler ses idées, en fait de meubles et de décorations...
Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1857, p. 68. − Emploi pronom. réciproque. S'empoigner; se quereller. Ils se querellèrent et se harpèrent (Ac.). Lutter, se harper, batailler. Et sans fin! (Arnoux, Algorithme,1948, p. 52). B. − Vieilli, arg., pop. Voler, dérober. Le faux gendarme, ancien assassin de son dab, avait harpé : six porte-monnaie, renfermant ensemble cent trente-deux francs, soixante-quinze centimes, trois montres d'homme et deux de dame, six chaînes (A. Bruant, Les Bas-Fonds de Paris,II, p. 2085 ds Cellard-Rey 1980). REM. Harpigner (se), verbe pronom. réciproque.Se donner des coups. On se crache à la figure, on se graffigne, et on se harpigne (Arnoux, Rhône,1944, p. 250). Prononc. et Orth. : [aʀpe] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xiiies. « s'accrocher à » (Constant du Hamel, 292 ds T.-L.); 2. 1376 « empoigner, saisir » (Modus et Ratio, 224, 41, ibid.). Prob. dér. d'un germ. *harpan « saisir »; cf. a. nord. harpa « crampe, action de tordre la bouche » (cf. REW3et Bl.-W.3-5). Bbg. Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 521. |