| HARKA, subst. fém. A. − [Dans les pays arabes et berbères du Maghreb] Troupe de milice levée par une autorité politique ou religieuse. La harka de Si Madani Glaoui. Le sultan rassembla ses réguliers et ses harkas pour reprendre aux infidèles cette place de Ceuta, qui était la clef de son empire (Tharaud, Rayon vert,1941, p. 178). ♦ P. métaph. Voici apparaître au ciel le beau scorpion qui commence, du fond de l'horizon, sa marche oblique. « Demain matin, dit Maxence, vers la deuxième heure, l'aile marchante de cette harka céleste aura gagné les trois quarts du ciel (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 65). − En partic. [Dans l'Ouest du Maghreb] Bande d'insurgés rassemblés pour effectuer un coup de main. Hirsch vendait d'anciens fusils gras aux harkas du Sud (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p. 974). B. − P. ext. [Dans l'armée fr.] Formation de supplétifs indigènes recrutés en Afrique du Nord. Je fus retrouvé, mourant de faim et de soif, par une harka aux ordres du capitaine Aymard, dans le pays des Aouelimiden, et amené à Tombouctou (Benoit, Atlant.,1919, p. 310).Trois harkas appuyés par l'aviation harcèlent un groupe rebelle (Écho d'Alger,18 janv. 1957ds Lanly 1962, p. 60). REM. Harki, subst. masc.[Dans l'armée fr.] Soldat d'Afrique du Nord qui servait dans une harka. Synon. (admin.) Français musulman.Un ancien harki. L'administration française utilise toujours des harkas, troupes indigènes recrutées sur place (arabe [ḥarka], expédition, opération militaire) dont les soldats sont appelés harkis (Lanly1962, p. 60). Prononc. : [aʀka] init. aspirée. Étymol. et Hist. 1. 1907 « au Maroc, coup de main organisé contre un poste; expédition entreprise par ordre du maghzen » (Nouv. Lar. ill. Suppl.); 2. 1914 « troupe de milice levée par une autorité » (Jaurès, Eur. incert., p. 48); 3. 1954 « milice supplétive recrutée sur place, utilisée par l'armée française en Afrique du Nord » (Écho du Maroc ds Lanly, p. 60). Empr. à l'ar. maghrébinḥarka « expédition, opération militaire » (Lanly, p. 60), ar. class. ḥaraka « mouvement » (Dozy t. 1, p. 276). Bbg. Quem. DDL t. 7. |