| * Dans l'article "HAMEÇON,, subst. masc." HAMEÇON, subst. masc. A. − Petit crochet de métal, armé d'une ou de plusieurs pointes, qu'on fixe au bout d'une ligne et qu'on garnit d'appât pour prendre du poisson. Hameçon armé, simple; hameçon à avantage; amorcer, avaler l'hameçon; mordre, (se) prendre à l'hameçon. Quel imprudent, surpris au piége inattendu, À l'hameçon fatal demeure suspendu? Est-ce la truite agile, ou la carpe dorée (...)? (Delille, Homme des champs,1800, p. 44).Théodomir, le neveu de notre vieux garde Bocage, m'avait appris dès mon plus jeune âge à monter une ligne et à appâter l'hameçon comme il faut (Gide, Si le grain,1924, p. 396). B. − Au fig. Apparence trompeuse, artifice destiné à attirer et à séduire quelqu'un. Synon. appât, attrape, piège.Ces superbes paires de moustaches relevées en crocs, qui sont les hameçons où s'accrochent les cœurs novices (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 110).Christophe n'avait pas été sans happer à demi l'hameçon des sourires prometteurs (Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1102).V. accrocher ex. 21. − Loc. verb., fam. Avaler l'hameçon, mordre à l'hameçon. Se laisser prendre à un attrait trompeur. Synon. tomber dans le panneau.Tout est tentation, piège, leurre, et mon instinct désire ne mordre à aucun hameçon (Amiel, Journal,1866, p. 252).Il rouait de coups ses frères, quand il découvrait, une fois de plus, qu'ils s'étaient joués de lui. Après quoi, il avalait de nouveau le premier hameçon qu'il leur plaisait de lui jeter (Rolland, J.-Chr., Matin, 1904, p. 144) : Le malheur avait développé en lui un bon sens, une sagesse inattendue. Lui qui avait mordu à tant d'hameçons, qui s'était laissé prendre dans tant de nasses, instruit à ses dépens, prudent comme un vieux brochet qui a dix fois rongé les mailles du filet, il passait fièrement devant le piège et riait au nez du pêcheur.
Sandeau, Sacs,1851, p. 58. Prononc. et Orth. : [amsɔ
̃]. Seuls Gattel 1841 et, à titre de var., Passy 1914 transcrivent une aspiration pour l'initiale. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1174-87 pêche esmeçon (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 2994) ameçon (Id., ibid., éd. W. Roach, 3009); fin xiiies. hameçon (Pater Noster, ms. BN 19525, fo80 rods Gdf. Compl.); 2. 1269-78 fig. ameçon « piège, appât » (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 21500). Dér., à l'aide du suff. -eçon (-on*), de l'a. fr. aim, ain « hameçon » [fin xies., [aiim] Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D.S. Blondheim, t. 1, no20] (ca 1160, ain, au fig. : « piège, appât » Eneas, éd. J.J. Salverda de Grave, 9948 : Ja m'a Amor pris a son ain), du lat. hamus « hameçon; fig. piège, appât ». Fréq. abs. littér. : 140. DÉR. Hameçonner, verbe trans.,rare. a)
α) Garnir d'hameçon(s). Hameçonner une ligne. (Ds Rob., Lar. Lang. fr., Lexis 1975).
β) Prendre avec un hameçon. (Ds Lar. Lang. fr., Rob.). b) Au fig. Attirer et séduire par une apparence trompeuse. Synon. allécher, attraper.Des affiches à grosses lettres, à titres emphatiques, hameçonnent la foule (Borel, Champavert,1833, p. 228).− [amsɔne], (il) hameçonne [amsɔn]. − 1resattest. a) Fin xives. hamessonnes « recourbé, crochu » (Ms. Paris B.N. lat. 13032, 5123, ds Roques t. 2, p. 177); b) α) 1464 hamessonnez « pris à l'hameçon » (J. Lagadeuc, Catholicon ds Gdf.), 1609, hameçonner « prendre à l'hameçon » (Le Thresor des trois langues..., éd. J. Crespin);
β) 1589 « séduire » (P. Matthieu, Vasthi, I, p. 15 ds Hug.) attest. isolée, à nouv. 1832 (Raymond); c) 1606 hamessonné « garni d'hameçons » (Nicot), 1611 hameçonner « garnir d'un hameçon » (Cotgr.); de hameçon, suff. -é* puis dés. -er. |