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HALLUCINATION, subst. fém.
A. − PATHOL. Phénomène psychique par lequel un sujet en état de veille éprouve des perceptions ou des sensations sans qu'aucun objet extérieur les fasse naître et qui apparaît au cours de certaines maladies ou sous l'effet de la drogue. Hallucination auditive, gustative, olfactive, tactile, visuelle; hallucination hypnagogique, hypnotique; hallucination collective. Je n'eus jamais la moindre hallucination. J'eus beaucoup de visions d'objets et de figures dans la rêverie, presque jamais dans la frayeur; et même, dans ce dernier cas, je ne fus jamais dupe de moi-même (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 45).À Valenciennes, des paysans disent avoir vu de petits hommes sortir d'une soucoupe volante. Je note cela parce que cette hallucination donne un peu la couleur de notre temps (Green, Journal,1954, p. 297) :
1. Les hallucinations commencent. Les objets extérieurs prennent des apparences monstrueuses. Ils se révèlent à vous sous des formes inconnues jusque-là. Puis ils se déforment, se transforment, et enfin ils entrent dans votre être, ou bien vous entrez en eux. Les équivoques les plus singulières, les transpositions d'idées les plus inexplicables ont lieu. Les sons ont une couleur, les couleurs ont une musique. Les notes musicales sont des nombres... Baudel., Paradis artif.,1860, p. 338.
B. − Au fig. Synon. de illusion.Avoir des hallucinations. Les histoires vraisemblables ne méritent plus d'être racontées. Le naturalisme les a décriées au point de faire naître, chez tous les intellectuels, un besoin famélique d'hallucination littéraire (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 126) :
2. Et pour les êtres dont Flaubert a peuplé le monde de ses livres, ce monde fictif à l'apparence réelle, l'auteur s'est trouvé posséder cette faculté créatrice, donnée seulement à quelques-uns, la faculté de les créer un peu à l'instar de Dieu (...). Il me semble qu'un jour, en ce cimetière aux portes de la ville, où notre ami repose, quelque lecteur, encore sous l'hallucination attendrie et pieuse de sa lecture, cherchera distraitement aux alentours de la tombe de l'illustre écrivain, la pierre de MmeBovary. Goncourt, Journal,1890, p. 1265.
Prononc. et Orth. : [al(l)ysinasjɔ ̃]. [ll] ds la majorité des dict. Quelques-uns (Barbeau-Rodhe 1930 et Pt Rob.) admettent [ll] ou [l]. Seuls Passy 1914, Dub. et Lar. Lang. fr. transcrivent [l]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1660 méd. (La Pathologie de Jean Fernel, mise en françois par A. D. M. docteur en médecine ds Fr. mod. t. 14, p. 286); 1831 fig. « tout écart de l'imagination » (Balzac, Sarrasine, p. 415 : Cependant les événements le surprirent quand il était encore sous le charme de cette printanière hallucination, aussi naïve que voluptueuse). Empr. au lat. imp.hallucinatio « méprise, hallucination ». Fréq. abs. littér. : 580. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 159, b) 1 214; xxes. : a) 1 116, b) 1 008.