| * Dans l'article "GÉNUFLEXION,, subst. fém." GÉNUFLEXION, subst. fém. A. − 1. Action de fléchir le genou (ou les genoux) en témoignage de respect et de soumission. Trois chanoines sortirent de la sacristie (...), ils s'arrêtèrent devant messire Guillaume Chappedelaine et lui firent de profondes génuflexions (A. France, Clio,1900, p. 139) : 1. Toutes les dames ayant fait une génuflexion devant la princesse, qui les releva, reçurent d'elle dans un baiser, et comme une bénédiction qu'elles eussent demandée à genoux, la permission de demander leur manteau et leurs gens.
Proust, Guermantes 2,1921, p. 544. 2. En partic. [Dans certains cultes, notamment dans le culte catholique] Fléchissement du genou en signe d'adoration. De temps à autre, au fond, un sacristain passait en faisant devant l'autel l'oblique génuflexion des dévôts pressés (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 85).Devant le corps de Jésus-Christ nous fîmes une génuflexion profonde (Billy, Introïbo,1939, p. 151) : 2. Le servant prit le Missel, qu'il porta à gauche, du côté de l'Évangile, en ayant soin de ne point toucher les feuillets du livre. Chaque fois qu'il passait devant le tabernacle, il faisait de biais une génuflexion qui lui déjetait la taille.
Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1221. B. − Au fig. 1. Marque de servilité à l'égard de quelqu'un ou de quelque chose : 3. En vain, nous donnions à « l'honneur de l'armée » toutes les satisfactions légitimes, dans l'espérance que nos magistrats, une fois leurs génuflexions faites devant le sabre, trouveraient au fond de leur conscience délabrée quelque vieux culot de respect pour la loi qu'ils font leur état d'appliquer.
Clemenceau, Iniquité,1899, p. 301. 2. Poét. C'était un salut de la nature, une génuflexion d'arbres et de fleurs, chantant dans le vent (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 213). REM. Génuflexe, adj.Porté aux génuflexions. Tous les hommes faisaient sur leur passage [des femmes] une haie d'admirations génuflexes (Murger, Scènes vie jeun.,1851, p. 40). Prononc. et Orth. : [ʒenyflεksjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xives. (J. Golein, Trad. du Ration. de G. Durant, B.N. 437, fol. 96 vods Gdf Compl.). Empr. au lat. chrét.genuflexio (Blaise) dér. du lat. chrét. genuflectere « fléchir le genou, s'agenouiller devant ». Fréq. abs. littér. : 89. |