| * Dans l'article "GÉLATINE,, subst. fém." GÉLATINE, subst. fém. A. − Substance albuminoïde, extraite sous forme de gelée de tissus animaux ou végétaux, employée à divers usages en pharmacie, en photographie, en cuisine, etc. Gélatine alimentaire, animale, végétale; gélatine d'os, de poisson; gélatine blanche. La couche légère de gélatine qui, au fond de la chambre noire, se montre sensible à l'action de la lumière (Gaultier, Bovarysme,1902, p. 265).Des stalactites de gélatine pendaient aux caisses de raies sur le cabrouet prêt à partir (Hamp, Marée,1908, p. 37) : 1. ... des Esseintes attendait le verre de porto commandé à un gentleman, en train de déboucher d'explosifs sodas contenus dans des bouteilles ovales qui rappelaient, en les exagérant, ces capsules de gélatine et de gluten employées par les pharmacies pour masquer le goût de certains remèdes.
Huysmans, À rebours,1884, p. 175. − En partic. Substance détonante, d'aspect gélatineux, composée de coton-poudre et de nitro-glycérine. Gélatine-dynamite; gélatine explosive : 2. yse. − Tu as bien pris tes mesures? amalric. − Fâmeuse chose que cette gélatine! tu as bien vu, l'autre jour, lorsque ma mine a sauté? J'ose dire que c'était de la belle ouvrage. Ça vous déracinera la cambuse comme un petit volcan!
Claudel, Part. midi,1949, III, p. 1125. B. − P. ext. Substance molle présentant une analogie avec la consistance de la gélatine. Trembler comme de la gélatine. Le carnasse de la Méditerranée est repoussant. C'est un contact odieux que cette gélatine animée qui enveloppe le nageur (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 374).Tout allait se prendre en gélatine au fond de la casserole (Céline, Mort à crédit,1936, p. 620) : 3. Il s'essuya le front de ses mains pleines de sang. − Monsieur le major! monsieur le major! gémissait l'homme. − Oui, petit gars, dit le major. Il lui touchait la poitrine, molle, toute en boue, tremblante comme de la gélatine.
Giono, Gd troupeau,1931, p. 140. C. − Au fig. [Au moral, s'agissant d'états amorphes] Soudain, de cette gélatine d'amertume, quelque chose se dégagea, une certitude éclatante et absurde : Solange était partie! (Montherl., Lépreuses,1939, 2epart., p. 1462) : 4. Je suis tellement figé dans la gélatine de l'embêtement que je t'écris sans envie, fatigué de retenir la plume dans ma main (...). Je suis vide de pensées − presque de sentiments − même de sensations.
Valéry, Corresp. [avec G. Fourment], 1888, p. 59. REM. 1. Gélatinate, subst. masc.Des groupements acides qui peuvent se combiner aux bases pour donner des gélatinates (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 28). 2. Gélatiniforme, adj.Qui a la forme, l'aspect de la gélatine. Infiltration gélatiniforme de Laennec (Calmette, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 170). 3. En compos. prend la forme gélatino-, a) Gélatino-bromure, subst. masc.Composition formée d'un sel d'argent en suspension dans la gélatine (cf. Lar. Lang. fr.). b) Gélatino-chlorure, subst. masc.Chlorure d'argent en suspension dans la gélatine (Lar. Lang. fr.). Prononc. et Orth. : [ʒelatin]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1611 « gelée comestible » (Cotgr.). Empr. à l'ital.gelatina « id. » (dep. 2emoitié xiiies., Folgore da San Gimignano ds Batt.), dér. de gelare (geler*; cf. galantine). Fréq. abs. littér. : 84. Bbg. Quem. DDL t. 15 (s.v. gélatinobromure). |